mardi 17 mars 2020

L’incroyable histoire de la littérature française. Catherine Mory & Philippe Bercovici.

Un Lagarde et Michard en BD drôle et instructif où les biographies de trente auteurs qui ont compté dans notre culture française viennent éclairer leurs œuvres : du gai savoir !
De Rabelais à Camus, la vie de ces hommes et femmes (Colette,  Sand, Mme de La Fayette) est palpitante à revoir ou à découvrir tant des anecdotes bien dosées viennent agrémenter les trente récits concentrés en 287 pages surprenantes.
Je n’ai jamais si bien compris le pari de Pascal que lorsqu’un apprenti encore au bas de l’escalier de la sagesse se fait doubler d’un coup d’aile par celui qui est touché par la Grâce.
Stendhal  avait cristallisé avec Angela et remis ça avec Mathilde, quant à Maupassant, Montesquieu, Marivaux, que de passions amoureuses absolues!  Elisa Shlésinger pour Flaubert m’a fait revenir en mémoire la charmante Karin Rédinger de Voulzy... Apollinaire soupirait auprès d'Annie Playden  et Marcel Proust aimait tant sa mère …
Rimbaud se fâchant avec tous ceux qui l’ont hébergé était vraiment un « sale gosse » mais quel génie :
« Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend. »
Il avait dit : « je est un autre » alors qu’est mis en doute l’authenticité de la formule de Flaubert : « Madame Bovary, c'est moi ».
Cette suite chronologique d’un seul tenant met en perspective les évolutions du manifeste de Du Bellay chargé de « bouter le latin hors de nos écrits officiels » en passant par les zutistes de Verlaine et Rimbaud, et les naturalistes, à ne pas confondre avec les réalistes :
«  Une œuvre d’art c’est un coin de la nature vu à travers un tempérament, les naturalistes ne sont pas des photographes » Zola.
De quoi sourire, lire, avec au bout, l’envie d’aller ou de retourner vers les  textes originaux.
La prof qui est  à l’origine du projet et le dessinateur de chez Spirou ont gagné.

lundi 16 mars 2020

Et si c’était l’amour. Patric Chiha.

J’avais cru comprendre qu’il s’agissait de danse et de l’éternelle question de la vérité de l’acteur et de sa vie. Le pitch ne ment pas : « Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines et d’horizons divers. Ils sont en tournée pour danser Crowd, une pièce de Gisèle Vienne inspirée des raves des années 90, sur l’émotion et la perception du temps. En les suivant de théâtre en théâtre, Si c’était de l’amour documente leur travail et leurs étranges et intimes relations. Car les frontières se troublent. La scène a l’air de contaminer la vie – à moins que ce ne soit l’inverse. »
Il me plaisait d’aller voir un film un peu rare, approcher les danseurs qui m’enchantent plus facilement que les théâtreux. J ‘ai vu ceux-ci de près dans les ralentis sous une musique techno envoutante, mais ce qui est montré répond « non ! » à l’incertitude du titre. Ce vocabulaire des passions ne m’est plus familier quand il s’agit de « gérer » et d’embrasser des personnes qui n’habitent, semble-t-il, pas leurs corps, pour des coups d’un soir sans conséquence parait-il. Les images sont bien éclairées, mais pauvre benêt, croyant m’approcher des artistes, je n’ai perçu que de beaux fantômes tragiques.
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Dans la période où je m'affole avec mes semblables, je continue à publier sur mon blog des commentaires qui me semblent du coup gagnés par la vacuité de ce qu'ils jugent.
Ces jeunes gens qui se roulent dans une terre amenée sous les projecteurs paraissent comme des silhouettes d'un monde où l'on pouvait tromper son ennui et disserter sur n'importe quoi avant qu'un virus ne rebatte les cartes d'une façon que nous avons du mal à imaginer. Chaque heure apporte sa vérité changeante.
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La liste des écologistes et de la gauche arrive en tête à Saint Egrève avec 49, 28 % des voix, mon copain Eric a arrondi à 49, 3. Bravo!

dimanche 15 mars 2020

Persona. Bertrand Belin.

Je venais de me relire
http://blog-de-guy.blogspot.com/2014/02/parcs-bertrand-belin.html
et le chanteur à la MC2 démarre : «  Petit à petit l’oiseau fait son bec ». Décidément.
La voix grave est typée, la musique efficace, les lumières de music hall, le Breton qui se situe au-delà de l’intervalle entre « Avec le temps » et « A la queue leu leu » bouge bien, la salle est pleine, les textes élégants même si malgré l’ample amplification, des mots m’échappent, mais je n’ai pas été transporté. On a l’impression que le concert démarre et puis ça retombe, des pleins et des déliés, du fraternel et du détaché, ici et ailleurs.
« Il y avait un homme ce matin
Comme hier d'ailleurs
Il y avait un homme ce matin
Sur le cul »
L’évocation du travail comme une malédiction est dans l’air du temps, mais je suis d’un autre temps: le mime du creusement genre « attention travaux » me semble bien facile sous les projos, alors que les pelles sont  désormais mécaniques. 
« Dans ce jardin noir de bleu » me plaisait bien, c’est de Dylan.
Il n’hésite pas non plus à reprendre Bashung au rappel, lui à qui on rappelle sans cesse cette filiation :
«  Je m'acolyte trop avec moi-même
Je me colle au pare-brise ça me gêne
Ça sent le cramé sous les projos
Regarde où j'en suis
je tringle aux rideaux
C'est qu'on freine
Je voudrais descendre de là
C'est comment qu'on freine »
Il avait fini fort avec l’évocation d’un migrant, il ne triche pas, dit la distance, mais n’a pas détourné le regard.
« Un point rouge
Dans la nuit
C'est une clope
Je te dis
Un point qui danse
Dans ces collines
On se balade ici
Ma main au feu
Un ours qui fume
Je n'en crois rien
Il faut que cela soit quelqu'une ou bien quelqu'un
Qui suit un sentier
Quelqu'un de transi
Quelqu'un qui fuit
Qui cherche un pays
Où vivre
Vivant »

samedi 14 mars 2020

Les gratitudes. Delphine de Vigan.

En ces temps ingrats, le titre m’avait attiré, et le début :
« Vous êtes vous demandé combien de fois par jour vous disiez merci ? Merci pour le sel, pour la porte, pour les renseignements »
J’avais cru à un essai, mais il s’agit d’un roman, bouleversant, sur la fin d’une vie et la promesse d’une autre, la perte et la réparation, l’attention aux autres.
« Pourquoi dites-vous « les personnes âgées » ? Vous devriez dire « les vieux ».
C’est bien « les vieux ». Ça a le mérite d’être fier.
Vous dites bien « les jeunes », non ? Vous ne dites pas « les personnes jeunes » ?
Comme il n’est pas convenable de parler de corde dans la maison d’un pendu, je ne sais à qui offrir ces 172 pages émouvantes, drôles, sensibles, justes : entre visiteurs d’EHPAD et résidents, ce sont tous des vieux, des vieilles comme moi, et ils ont la larme toujours prête, mais c’est bon aussi de vérifier que son cœur bat. Les autres attendront.
Le trajet est limpide, l’enchainement bien pesé pour Michka à l’autonomie déclinante, admise en maison de retraite. Elle était correctrice et devient aphasique: la substitution d’un mot par un autre souvent très signifiant à la façon du Prince de Motordu apporte une drôlerie bienvenue en ces lieux sans espoir.
Elle qui dit « merdi » pour remercier demande à la jeune fille qui vient la voir régulièrement, le titre du film qu’elle vient  de lui raconter.
 https://blog-de-guy.blogspot.com/2009/12/la-merditude-des-choses.html
« - La merditude des choses.
- Ah la mercitude…
- C’est un mot … poli… joli… mais tu es sûre que ça existe ? »
Un des derniers mots que j’ai entendu de la part de ma mère avant qu’elle meure fut : « Merci ! »

vendredi 13 mars 2020

Pâles municipales (bis).

En ces temps où les virus ne sont pas qu’informatiques, parler des élections de ce dimanche paraît tenir davantage de la distraction que de l’urgence. Alors je m’en irai puiser chez Jean Rostand : « Le sérieux n'est qu'un futile plus considéré » avant un exercice de tri sélectif.
J’avais déjà commis un article lors du dernier scrutin municipal avec le même titre 
Je ne serai pas moins sinueux que nombre de mes compatriotes en choisissant le bulletin de vote qui contient plus de Socialistes que d’Insoumis dans une des deux listes soutenue par LRM.
Ce sera donc Emmanuel Roux qui a eu des responsabilités de préférence à des prometteurs sans actes passés convaincants. Et comme l’aversion compte plus que l’adhésion je choisis le camp de la mesure face à ceux qui aiment tant hystériser la parole politique. Hystérique moi-même, je choisis mon camp ne pouvant me réfugier dans l’abstention que tant je vilipendai.   
Je suis quelque peu embarrassé de ne pas apporter ma voix à la  liste où figure un amical camarade  soutenu par des personnes que j'apprécie, mais la raison politique, puisque c'est sur ce terrain qu'on joue, l'emporte sur le sentiment. Les programmes sont assez semblables.
L’indigence du PS pèse finalement moins lourd pour moi que mon aversion envers le populisme de Mélenchon et ses affidés.
Il est remarquable que tous ces rompus de politiques parlant haut en général, soient si discrets sur leur appartenance. La liste la plus à droite compte le plus de représentants de la « diversité » tandis que les jeunes, nombreux dans les manifs s’inquiétant pour le climat, ne sont guère en force chez les verts.
Parmi les trois prétendants à diriger la commune, le seul à récidiver s’est montré plutôt anodin lors de la période écoulée passée dans l’opposition, et si peu dans la proposition.
Alors que la ville avec l’arrivée du tram connaissait une transformation plutôt bien menée, la nécessité de construire de nouveaux logements n’est plus affichée par grand monde, chacun s’en remettant à l’avis des riverains qui ne manqueront pas de s’opposer à la venue de nouveaux voisins.
Heureusement c’est la Métro qui décide de l’essentiel. La municipalité installera un bac à compost à côté de chaque cantine.
Le manque de courage de ceux qui en appellent par ailleurs à la protection de la planète me semble regrettable quand s’éternisent les embouteillages à l’orée de l’agglomération et que se rétrécissent les terres agricoles alentours. Il faut densifier la ville et les tours sont préférables aux lotissements. Les tomates-cerises poussent très bien sur les balcons.
Alors que se peuple mon panthéon avec Michel Ragon,
et Georges Steiner,
c’est Claire Bretecher qui s’inscrira le mieux dans mes souvenirs.
Son auto dérision peut venir au secours des accablés voyant la culture dans les livrets publicitaires des candidats aux élections se dissoudre dans le festif. Il est vrai que l’éducation est passée depuis belle lurette derrière l’animation, de la maternelle à l’université.

jeudi 12 mars 2020

L’orientalisme. Serge Legat.

L’orientalisme n’est pas une école, ni un style, mais un univers pictural passé du fantasme au réel, comme l’a décrit le conférencier devant les amis du musée.
Depuis la campagne d’Egypte, « Bonaparte devant le Sphinx » de Jean-Léon Gérôme, le XIX° siècle a vu l’apogée de ce mouvement littéraire et artistique qui dépasse l’exotisme du siècle précédent, jusqu’au moment où l’empire colonial est démantelé.
Jean-Auguste-Dominique Ingres n’a jamais quitté la France, « l’Odalisque à l’esclave » passive, offerte, qu’il a représentée avec l’aide des deux frères Flandrin est une pure invention, l’odalisque étant l’esclave à la disposition des femmes du harem. Les maisons closes de l’époque avaient leur salon oriental et des prostituées d’Afrique du Nord.
D’anciens adolescents peuvent se rejouer un film d’ «  Angélique Marquise des anges » avec « L’esclave blanche » de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ.
« Après le bain » de Gérôme aurait pu illustrer « Les Orientales » d’Hugo, « Le roman de la momie » de Gautier, « Le voyage en Orient » de Nerval, « Salammbô » de Flaubert, « Aziyadé » de Loti. Mary Wortley Montagu, femme d’ambassadeur, dans ses lettres peut parler du hammam auquel elle a accès : « Toutes étaient dans l’état de nature, c’est-à-dire en bon anglais complètement nues, sans cacher aucun de leurs charmes ou de leurs défauts. » Alors qu’elle porte un corset. L’ambiance raffinée qui régnait en ces lieux lui semblait moins corrosive qu’en d’autres cours.
Elle avait inspiré Ingres et son fameux « Bain turc » vendu d’abord au Prince Napoléon qui le rendit, sa femme ne le trouvant pas convenable, à l’instar de Claudel qui y voyait une « galette d’asticots », puis retravaillé en tondo pour Khalil Bey déjà possesseur de « L’origine du monde ».
Le modèle de la « Beauté orientale jouant du Târ  » de Charles Zacharie Landelle est d’origine normande, les femmes en terre d’Islam étant cachées aux yeux des hommes.
Fascination/ répulsion : la chrétienté se sent menacée, l’horrifique « Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade » d’Henri Regnault en témoigne 
comme « La mort de Sadarnapale » d’Eugène Delacroix exalté par le romantique Byron qui exalta aussi Berlioz. « Les révoltés l’assiégèrent dans son palais… Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses esclaves et aux officiers du palais d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre. »
Accompagnant le comte De Mornay au Maroc, « Fantasia ou Jeu de la poudre »,
Delacroix se constitue un répertoire de vives aquarelles qui ont inspiré 
« Femmes d’Alger dans leur appartement » dont une rose dans les cheveux enchanta Picasso.
Théodore Chassériau lors de son séjour à Alger, évolue du classicisme au romantisme: « Danse aux mouchoirs ».
Telle la Vénus de Milo émergeant de l’écume, la «  Femme mauresque sortant du bain » a le visage de sa maîtresse.
« Le massage » d’Édouard Debat-Ponsan correspond avec l’Olympia de Manet.
Gérôme convenait à un goût du public avec son « Marché aux esclaves » alors qu’il avait perdu bien des clients en prenant la défense de Dreyfus. Il considérait les impressionnistes comme « le déshonneur de l'art français »
pourtant  « Le marchand de couleurs » impressionne.
Son « Charmeur de serpents » ne choqua personne.
Eugène Fromentin se débarrasse du folklore : « Le pays de la soif »  cite « Le radeau de la Méduse ».
Peut-on voir comme Théophile Gautier des cadavres dans « La Rue Bab-el-Gharbi à Laghouat »? En tous cas la misère est là aux portes du désert où il y eut des massacres.
« Pèlerins en voyage pour la Mecque » de Léon-Auguste-Adolphe Belly suscita ce commentaire : « Au retour du Salon, il semblait que chaque visiteur eut fait partie de la caravane ».  
Étienne Dinet, Nasr ad Dine depuis sa conversion à l’Islam, peint « La dispute »
Au nord de l’Afrique, Renoir, a approfondi sa liberté colorée, et même le sage Corot 
et Marquet qui ne voulait surtout pas devenir orientaliste, « Mer calme. Sidi-Bou-Saïd »,
comme Jules-Alexis Muenier, « Le Port d'Alger ».
« La couleur me tient. Je n'ai pas besoin de la poursuivre. Elle me possède pour toujours je le sais. C'est le sens de cette heure heureuse : la couleur et moi, nous ne faisons qu'un. Je suis peintre. » 
Paul Klee a fait le voyage « Architecture intérieure »,
avec August Macke « Turkish café II »
En route vers l’abstraction Kandinsky, passe de « La Ville arabe » 
à « l’Oriental ».

Matisse une fois revenu à Nice a multiplié les odalisques, « L'Orient nous a sauvés. » disait-il. « Porte de la Casbah »

mercredi 11 mars 2020

Lacs italiens 2019 # 11. Omegna. Cannobio

Il a plu cette nuit, brume et nuages bas sur le lac transforment le paysage. Il ne fait que 12° lorsque nous montons dans la voiture en direction d’Omegna, via  privata Alessi 6. Au nord de la ville, avant l’arrivée aux usines Alessi, nous n’avons pas à chercher longtemps pour trouver de l’essence, à croire que toutes les stations se sont rassemblées sur la même route !
Les entreprises Alessi ne se visitent pas et pour le musée, il aurait fallu réserver.
Nous nous contentons du magasin d’usine dans lequel D. communique par WhatsApp avec A. désireuse d’acquérir une bouilloire siffleuse et design pour plaque à induction.
Sont exposés les objets phares de la marque : presse citron araignée, cafetières pointues avec ou sans petit oiseau chanteur, coupes et plateaux, balai WC pot de fleur surmonté d’une tige et de deux feuilles, des assiettes ou des plateaux avec sur le pourtour une ronde de  personnages découpés et stylisés, des tire-bouchons en forme de bonshommes…. 
 
Mais il y  aussi des objets plus inédits, comme les boules de noël, les perroquets décapsuleurs, des vases aux lignes originales et des objets dont l’usage nous échappe. Les articles étiquetés 2ème choix affichent des prix plus intéressants.
 
Une fois la bouilloire achetée, nous nous lançons malgré un temps guère engageant dans  le circuit touristique entre lac et montagnes à l’ouest du lac Majeur concocté par le Lonely planet. 
Une bonne route traverse Merzgozzo, suit le fiume Toce jusqu’à Domodossola puis sans passer par Vergogna, nous virons à l’est vers San Maria Maggiore (oui Guy, c’est bien une ville, pas une église!) après Druogno, village de moyenne montagne qui semble l’équivalent de Villard de Lans. Peu à peu, le temps s’améliore.
La route passe dans des vallées étroites, de plus en plus tortueuses et de la largeur d’une voie mais prévue pour 2 notamment après Malesco.
Le summum, c’est la montée en lacets vers Falmenta, très belle, avec klaxon indispensable. Là-haut, tout est désert, pas âme qui vive, les maisons sont fermées, et pas de parking prévu à l’entrée pour déposer la voiture trop grosse pour s’engager dans la rue. Nous apprendrons plus tard que Falmenta était le centre le plus peuplé de la contrée jusqu’au milieu du XX°siècle et comportait de nombreux édifices. Aujourd’hui, 150 habitants l’occupent encore et un panneau annonce la présence d’un unique bar.  Mais il est plus de 13 h et nous voulons manger, pas seulement boire. Nous reprenons  les lacets dans l’autre sens, en descente, bien assurés par des glissières jusqu’à la route qui nous semble aisée en comparaison de ce que nous avons parcouru et sur laquelle apparait bien à propos un bar trattoria avec stationnement à coup de chausse-pied !
L’accueil y est chaleureux, une table est occupée par trois vieux, une autre par un couple, un monsieur âgé portant chapeau à plume vient consommer son café. Le repas, correct et pas cher est servi par une demoiselle souriante en polaire et legging Adidas.
Nous repartons l’estomac plein pour Cannobio. Là, nous  abandonnons la voiture dans un parking près du lac payant uniquement le dimanche sans doute à cause du marché qui attire beaucoup de Suisses. La plupart des indications sont d’ailleurs en allemand.
Nous marchons tranquillement sur le bord du lac après un regard jeté dans une église à l’intérieur baroque, sous un ciel bleu inespéré ; le lieu est apaisant.  
C’est une ville sans prétention à 5 kms de la Suisse donc, avec sa petite plage, peu fréquentée en cette période.
Elle est  environnée de montagnes protectrices habitées de villages  comme posés à des endroits abrupts et qui paraissent fragiles.
Nous flânons encore un peu dans les rues décrites comme pittoresques par le guide (rien à voir pourtant avec Orta), en profitons pour faire quelques courses dans un Carrefour avant de prendre le chemin de retour en longeant le lac majeur en direction de Verbania, guidés par le GPS pour éviter l’encombrement occasionné par un accident. La conduite n’est cependant pas très confortable avec la succession de tunnels et le soleil rasant à travers un pare-brise sale. Nous quittons la route express à  Meina, puis roulons sur des routes  secondaires vers l’est pour rentrer chez nous.
Les petites mains s’activent pour préparer une bonne soupe, ainsi qu’une compote avec les pommes ramassées près de l’abri de la voiture. D. et J. retournent à l’alimentation du village acheter du pain, elles en profitent pour admirer la belle lumière du soleil déclinant. Autour du poêle à granules, nous prenons l’apéro et nous nous plongeons dans nos activités d’écriture ou de lecture en attendant que le repas soit cuit.
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Deux photos aériennes viennent d'Internet les autres sont maison.