mercredi 30 juillet 2008

François Sins


Au cœur de l’été son cœur s’est arrêté. Le scandale de sa disparition s’excite sur la date de sa mort bien sûr, comme si nous ne devions disparaître qu’en novembre. Parmi l’agitation qui nous prend à la mort d’un proche, il en est une qui tourne autour des paroles : celle des chapelles sonores, des colonnes dans les journaux, sur des papiers bordés de noir. C’est le cas en cette fin juillet : cartes postales et ce faire – part.

Sur ce blog, je fais part à mon tour de ma sidération : François Sins est mort d’un arrêt cardiaque comme me l’a appris son épouse Valérie. J’ai connu François comme parent d’élèves dont j’ai apprécié la rigueur et l’humour, comme militant associatif généreux et de parole. Un militant de l’école. Un monsieur bien vraiment. Devant le vide, ses copains se tiennent par les épaules.

jeudi 24 juillet 2008

Pavlov disent-ils !


"Aujourd’hui 7,9 millions de personnes gagnent moins de 880 euros par mois.

Presque 14 % de la population. (Source INSEE)
À l’autre bout de la chaîne, les plus riches voient leurs revenus augmenter sans arrêt.

Le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune est maintenant de 548 000 foyers.

Mais les recettes que l’impôt sur la fortune apporte à l’État ont baissé de presque 6 % par rapport à l’an dernier.

Les avantages fiscaux accordés par la droite aux plus riches portent leurs fruits.

Au détriment de tous les autres…

A partir d’une lettre de Ségolène Royal.

Une pause d'une semaine.

mercredi 23 juillet 2008

Barton Fink, Coen frères


Que de diables ! Palme d’or 91. Les affres de la création pour un scénariste qui doit rendre sa copie concernant un film de catch, lui qui a l’ambition d’exprimer l’âme de l’homme de la rue. Il a sous la main un voisin de chambre d'un hôtel sordide, à priori sympathique : pourra-t-il l’aider ? Ce film est en accord avec l’ambition de l’écrivain du film : des surprises, du rythme, du fantastique, de l’angoisse, de la comédie, de la poésie, et une réflexion ironique sur la création qui aurait affaire avec bien des diables. Que peut la littérature ? Le cinéma lui, sur ce coup là, nous enchante avec ses jeux entre réel et fantasmes.

mardi 22 juillet 2008

Mots d’enfants :


Sarah, 3ans, énervée par son petit frère: « qu'est-ce qu'il est casse-croûte celui-là ! »

Adrien, 3 ans : « Je me suis endormi comme une limace. »

Denis, 4 ans, à qui on offrait un bonbon et dont on attendait un merci.

« Denis, je n'ai rien entendu ! »

« Moi non plus ! »

Pour Arthur : une vieille dame de 100 ans c'était une "cente mère", les plus grands que lui des "ados naissants"

Arthur : "On ne peut pas sortir dans le jardin aujourd'hui car mon papa est en train de traire les roses" ....(traiter)

Arthur, un tantinet tyrannique, se défend : « je ne suis pas un petit ranique, je suis un grand garçon ! »

Emma, quand on lui demandait si sa maman travaillait à mi-temps, a répondu : « non elle travaille à Proveyzieux. »

Merci à mes pourvoyeuses.

lundi 21 juillet 2008

« Et tout l’été passait dans les lourds chariots »


C’est de Paul Fort celui du « petit cheval dans le mauvais temps ».

A cueillir quelques lignes de poésie, la journée est plus légère, nos semblables plus présents, l’air plus coloré. Notre temps vif est intolérant aux textes amples qui paraissent vite trop lourds. La tentation de ne retenir que des bribes devient maîtresse.

« … les carafes ont l’air de blocs de jour oubliés par le soir …» P. Géraldy

« C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes »
C. Guérin

Mais la poésie n’est pas qu’un accoudoir pour nos paresses estivales, elle va plus vite que bien des analyses.

« Aujourd’hui, brusquant l’adieu, les moissonneurs créditent, empruntent, amortissent.

Ils souffleraient au cul de la terre pour activer les saisons !

Sont-ils riches ?

Ils n’ont pas de grillon pour l’hiver ; pas un grain de raisin pour le mourant de septembre. »

C’est de Gaston Puel, je ne le connaissais pas du tout et je viens de découvrir dans le livre
« 366jours de poésie » d’Albine Novarino chez Omnibus.

dimanche 20 juillet 2008

L’Europe


Un des problèmes du débat sur l’Europe est justement la difficulté de se sentir à la hauteur des enjeux ; la complexité qui nous assaille pour le moindre problème local se trouve démultipliée et le scepticisme squatte au centre du cercle des innombrables étoiles sur fond bleu.

Notre zappeur président ne va pas contribuer à améliorer l’image de celle-ci, prise entre les démagogues et les technocrates. Prodi dans l’émission « la rumeur du monde » est convaincant ; ses obsessions concernant la jeunesse, la recherche peuvent être les nôtres. Et les solutions aux problèmes énergétiques ne pourront s’élaborer qu’à une échelle au-delà de nos aires natives. Pourtant ceux qui plaident pour le dépassement passent pour des benêts et ceux qui portent la parole des plus démunis mêlent le plus souvent leurs voix au fatalisme des soumis aux passions étriquées.

Déjà que rédiger un blog pour partager des recettes de cuisine éveille des sarcasmes, alors des interrogations entre Oural et la pointe Saint Mathieu tiennent de la vaine vanité.

Encore qu’un battement d’aile de papillon de l’autre côté de la planète…

samedi 19 juillet 2008

ma pièce de théâtre de l'année


Le dragon bleu Robert Lepage

Du théâtre comme au cinéma avec de la couleur, des effets spéciaux. Nous voilà dans un album de Tintin grâce à la candeur des créateurs du nouveau monde qui utilisent les technologies nouvelles pour en mettre plein la vue. La voix amplifiée pour les acteurs influe sur leur jeu qui ne m'a pas toujours semblé à la hauteur. L'arrière plan est tout à fait contemporain: rencontre des cultures, l'art, l'adoption... pour un triangle à peine amoureux. Mais c'est avant tout une comédie agréable avec trois propositions pour conclure le récit. Un spectacle attractif.