samedi 7 juin 2008

Elle ne pleure pas, elle chante


B.D. de Corberan et Murat d’après le roman d’Amélie Sarn.

Une vie brisée se reconstitue au bord d’un lit d’hôpital.

L’intimité d'un amour dans toute sa complexité, le poids d’une vie.

Fulgurant dans sa brièveté, son évidence, sa pudeur, sa force.

vendredi 6 juin 2008

Tian chèvre

Il fait un temps de cochon, alors un peu de chèvre dans le tian.
Avec le tian c’est bien que les légumes gardent leur personnalité, celle-ci ne sera pas perturbée ,au contraire, en ajoutant au dernier moment du basilic frais et quelques copeaux de tome de chèvre qui ajouteront un goût franc. Ce n’est pas une ratatouille au four. Pour les aubergines et courgettes, à l'épluchage, enlever seulement des lanières de peau pour conserver leurs couleurs. Leurs tranches imprégnées d’huile d’olive alterneront avec les rondelles de tomates épépinées dans le plat à mettre 30mn au four(th. 6). Ail, sel, poivre.

jeudi 5 juin 2008

Freins à main


L’autre jour, à Cannes, je trouvais qu’il y avait des places qui se perdaient, quand des lycéens ne se laissaient pas aller à profiter du film proposé.

L’autre soir, nous avons tenté de rassembler ceux qui étaient aux municipales sur des listes concurrentes à gauche, pour tenter de réparer les pots cassés. De directifs « dirigeants » à l’ancienne étaient là, jaloux de leurs tessons pour éviter que des nouveaux aillent vers l’avenir.

Chaque jour, je sais les ricanements qui peuvent accueillir toute écoute d’une musique inhabituelle. C’est un travail remis sans cesse sur l’établi que de faire sauter les blindages, et d’amener à la curiosité. Alors que la doxa publicitaire ne cesse de proclamer l’audace, la légèreté ; c’est la défensive qui est la règle, la peur sa putain de mère.

« Tout le monde, il est beau… » Cette posture, outre sa niaiserie, empêche toute pensée.

Et j’aime trop les opinions colorées, les caricatures, pour renoncer à alimenter les débats.

Mais à l’heure des niches consuméristes, en allant contre des paresses, des conformismes, je risque de passer pour un vieux ratiocineur. C’est fait.

mercredi 4 juin 2008

Kitsch 68


Qu’ils sont sans saveur les slogans imités de 68 dans une rubrique de Libé !

La métrique y est, mais pas le cœur.

Les années nous ont râpés.

Depuis le temps, sous les coups de soleils rouges, nos peaux mortes sont tombées :

même pas mal, même plus de peau.

« Notre expérience historique nous amène à nous méfier du kitsch c'est-à-dire,

comme écrit Kundera ,

à la tentation de « se regarder soi même dans le miroir du mensonge embellissant… » »

A. Finkielkraut

mardi 3 juin 2008

Ce que peut la littérature. Finkielkraut Alain


Quelques entretiens de l’émission « Répliques »: du poète mathématicien Rambaud au pas seulement médiatique Solers.
Oui, la littérature, peut déjà figurer comme« institutrice de la nuance ». Certes, Sartre reconnaissait que « La Nausée » ne faisait pas le poids face à des enfants qui ont faim, et pourtant accrochés par ses mots, un livre tel que celui là secoue nos hébétudes. Quelques vers :

« Je demeurais longtemps derrière un tilleul-menthe.

L’histoire quelque part poursuivait sa tourmente » Aragon

Et il y a pléthore de ces verroteries qui valent le prix qu’on leur donne : elles sont les couleurs du monde.

lundi 2 juin 2008

Le jour où mon père s’est tu. Linhart Virginie


Les révolutionnaires de 68 ont fait des petits. Dans le flot des livres sur le joli mai, ce livre intéressant laisse un goût de cendres pour qui a cru à un monde nouveau. Les nouveaux rapports enfants/parents et les progrès de la condition féminine font partie des acquis incontestables de la période, alors l’éclairage d’une fille de militant notoire ne pouvait qu’éveiller la curiosité. Le beau titre ne laissait pas présager la froideur du constat à l’exception de la conclusion palpitante. Cette façon d’écrire était après tout appelée par la dimension thérapeutique de ces pages.

dimanche 1 juin 2008

Coups francs indirects.



La réussite à un examen ou devant les urnes peut emprunter des voies contournées, éloignées parfois d’une logique directement observable.

Par exemple : pour nous les socialistes, en ces temps de préparation de congrès, bien des stratégies s’apparentent au billard à trois bandes et nous enseignent que le plus court chemin n’est pas celui qu’on croit.

En se méfiant d’appliquer une grille de lecture trop systématique, il est aussi remarquable en terme d’orientation des jeunes que les qualités requises ne sont pas seulement celles qui sont explicites.

Pourtant la mode en évaluation est à détailler par le menu les compétences, cela ne ferait-il qu’entretenir l’illusion d’une certaine objectivité ? Alors que des qualités transversales (persévérance, réactivité, culture générale) sont décisives sans parler des atouts apportés par l’environnement familial.

Quitte à titiller notre paranoïa, c’est un travail à plein temps que de débusquer sous les slogans politiques, comme sous les langues de bois pédagogiques, les intentions réelles.