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mercredi 15 novembre 2023

Cité de l’histoire.

Dans le quartier de la défense aux allures des plus modernes,
La cité de l’histoire ouvre ses espaces à un passé classiquement traité avec les moyens les plus contemporains.
Le temps est révolu où les bornes interactives étaient toujours en panne. Celles-ci d’ailleurs ne risquaient pas de manipulations abusives tant il y avait plus d’employés que de visiteurs.
Et c’est dommage que ce lieu ne soit pas plus fréquenté car la visite est intéressante.
Dans une salle où les projections se font à 360°, à travers les lettres de Victor à Juliette Drouet, « Hugo, l’homme révolutions » est une bonne introduction à une traversée des siècles immersive dans le parcours suivant.
« La clef des siècles » met en scène: 
- barricades du XIX°,
- vue sur les îles du temps de la colonisation,
-
une salle de classe avec actrice interpelant sur le travail des enfants,
- une cuisine renseignant sur les habitudes alimentaires de l’heure.
En 17 stations les évènements majeurs de notre histoire sont bien racontés par Franck Ferrand, depuis une salle où apparaît Edith Cresson sur un écran de télévision en remontant jusqu’aux invasions du début du moyen-âge.
« Le couloir du temps »
propose 400 dates universelles avec des quizz adaptés à des niveaux divers permettant de réactiver quelques chiffres acquis de fraîche date.
Ces rappels paraitront trop rapides pour un public non averti, alors que l’érudit méprisera cette approche trop ludique, pour persister dans les appréciations grincheuses envers toute nouveauté, alors que ce genre de proposition peut convenir au grand-père en ses révisions d’images de tableau Rossignol et à sa petite fille en mesure de compléter sa frise chronologique au cas où des impasses auraient été opérés.

mercredi 8 novembre 2023

L’Orangerie.

A l’extrémité des Tuileries, côté champs Elysées, Monet, ami de Clémenceau, avait offert à la République à la fin de la première guerre, une œuvre monumentale pour laquelle deux pièces  arrondies sont nécessaires : « Les nymphéas » parfaitement éclairés.

Dans « la Sixtine de l’Impressionnisme » d’après André Masson, les reflets des saules, des arbres de Giverny, nous enveloppent.

Les variations des lumières au cours d’une journée  chez l’auteur d’« Impression, soleil levant » rencontrent celles que le temps a installées dans nos mémoires depuis nos premiers émerveillements. 
Une exposition temporaire de Philippe Cognée est tout à fait à sa place.
Nous pouvons réviser d’autres impressionnistes de la collection Walter- Guillaume 
(conseillé par Apollinaire, dans tous les bons goûts de l’époque): 

Renoir, Cézanne, Monet, Sisley, 
et d’autres entre 1860 et 1930 : Gauguin, Picasso, Matisse, Modigliani, Marie Laurencin, Douanier Rousseau, Derain, Utrillo, Soutine ou Van Dongen.

Sur le site 
la personnalité haute en couleurs de la veuve à répétition de Guillaume remariée à Walter vaut la lecture.
 

mercredi 1 novembre 2023

Dijon.

Retour dans la ville qui fut au XV° siècle  capitale d’un duché qui allait jusqu’aux Pays -Bas
Au pays de la moutarde et du pain d’épices, 
les restaurants abondent qui ne proposent pas que des hamburgers.
Une Cité internationale de la gastronomie et du vin y est installée.
Nous sommes d’emblée dans le sujet en nous garant à côté d’une des cent églises de la cité : Saint Philibert, désormais désaffectée.
Le maire et les échevins étaient investis au Moyen Âge, devant le porche, où embauchaient aussi les vignerons qui représentaient alors le quart de la population.
Les halles du XIX° sont métalliques comme nombre d’entre elles dans beaucoup de villes de France, mais pas toujours aussi pourvues en pâtés croutes à faire collapser quelques malheureux végans qui s’y aventureraient. 
Dans l'ancien palais ducal, le musée des Beaux-Arts , un des plus anciens de France,
présente de magnifiques « portraits du Fayoun »
chefs d’œuvres de l’art copte du  troisième siècle.
Nous ne nous attardons pas devant tant d’autres sculptures et tableaux remarquables
pour admirer les cénotaphes de Philippe le Hardi, 
ceux de son épouse Marguerite de Bavière et de son fils Jean sans peur
et surtout les 47 « pleurants » aux expressions variées.
Les maisons à colombages ne manquent pas,
la plus remarquable  est  « La maison aux trois visages » rue de la Liberté.
Le grand théâtre date du XIX° siècle,
alors que le théâtre Dijon-Bourgogne place Bossuet est installé en l’église saint Jean dite « parvis Saint-Jean ».
Les alentours du palais de justice sont proprets 
et dignes du classement à l’UNESCO de tout le centre ville exempt de tags.
Une pause s’imposait au jardin botanique de l’Arquebuse à côté du muséum.
Nous reviendrons faire un tour dans la capitale de la Bourgogne où nous avons appris un nouveau sens donné à « climat »:
« Terroir viticole: chaque climat est une parcelle de vigne qui possède son nom, son histoire, son goût et sa place dans la hiérarchie des crus. Ils sont plus de 1000 climats à se succéder sur un mince ruban courant de Dijon à Santenay, au sud de Beaune; certains répondant à des noms illustres comme Chambertin, Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet, Corton, Musigny… »

mercredi 25 octobre 2023

Arles.

Nous revenons à Arles chaque année pour les rencontres photographiques et découvrons toujours de nouveaux lieux.
Nous avions connu ainsi l’église Saint-Martin désaffectée  dans le quartier du Méjan (le milieu) qui servit de dépôt de laine au syndicat des éleveurs de moutons mérinos.
Entre les Alpilles, la Camargue et la Crau, c’est là que le Rhône arrive en Méditerranée.
La photographie, huitième art, celui de la mémoire, s’interroge sans cesse sur la profusion actuelle des représentations et cherche les beautés du plus démocratique des moyens d’expression.
La ville, sept fois plus grande que Paris est restée modeste malgré tous les labels patrimoniaux.
Nous longeons sans cesse les vestiges romains et ne pouvons manquer la tour Luma, réalisation architecturale des plus contemporaines, brillant de tous ses feux.
Les arènes
sont remarquablement bien conservées
depuis qu’au moyen âge un village avec deux églises se protégeait derrière ses hauts murs.
Elles n’ont pas connu le sort du cirque devenu une carrière après que les courses de chars furent passées de mode.
Le théâtre tout proche pouvait contenir 10 000 personnes conviées gratuitement lors de représentations en l’honneur des Dieux d’alors, la moitié de la capacité de l’amphithéâtre ou du cirque.
Dans le récent musée d’Arles antique,
un chaland du début de notre ère, chargé de lingots de plomb et d’amphores 
témoigne de l’activité portuaire
qu’une maquette de pont flottant  matérialise.
Les grecs avaient déjà installé un comptoir commercial que des vétérans romains  installés par César dont on vient de retrouver un buste, vont faire prospérer.
Le luxe des mosaïques, la profusion d’objets raffinés, la beauté des sarcophages en témoignent.
Neptune  et autres divinités majestueuses avaient laissé la place 
aux motifs chrétiens dès le IV° siècle.
Le cryptoportique
signifiant étymologiquement « caché » soutenait le portique qui bordait le forum, il n’en est pas moins impressionnant. Cette construction est située sous l’Hôtel de ville du XVIIe,
attenant à l’église romane Saint-Trophime du XIIe siècle, et son cloitre remarquable. Les pèlerins allant vers Saint-Jacques de Compostelle s’y arrêtaient.
Dans des quartiers aux noms enchanteurs,Trinquetaille, La Roquette, des hôtels particuliers côtoient des maisons plus modestes.
Des reproductions de tableaux de Van Gogh dispersés dans la ville ont plus de gueule, même un peu défraichies, que les tags qui ont submergé Grenoble,
comme aux Alyscamps (Champs Élysées en provençal, cité des morts vertueux dans la mythologie grecque) nécropole romaine citée par Dante et peinte également par Gauguin. 
« Tout comme à Arles où le Rhône s’attarde […] les sépulcres font le sol inégal. » 
Arles est d’autant plus photogénique que la réussite des « Rencontres » est justement de donner envie, sous le regard des maîtres, de saisir les lumières et le temps, tout le temps.
« Le seul menteur du Midi, s'il y en a un, c'est le soleil.

Tout ce qu'il touche, il l'exagère. » 
Alphonse Daudet.