jeudi 5 novembre 2020

« Mais alors qu’est ce que je vais faire de ma vie ? »

Ainsi se désespérait une jeune fille à l’annonce du couvre-feu;  je plains cette enfant qu’il faille une contrariété bénigne pour révéler un tel vide et ne me joindrai pas aux démagogues qui compatissent à quelques fêtes empêchées.
Mais nous, sur cette terre, que faisons-nous de nos vies ? Que faisons-nous de la paix ?
Alors que l’on sait que la violence paye, doit-on s‘incliner devant cris et crimes quotidiens?
Je poursuis, petit blogueur je suis, je suis l’air du temps
Sur le même mode incantatoire que les branleurs de moulins à prière, j’aligne le mot « tolérance » comme condition nécessaire au « débat » à côté du « respect » pour « vivre ensemble ». Pourtant  j’ai le sentiment d’agiter des cibles déjà criblées à l’intention des lanceurs de couteaux qui pullulent.
Quelques gardiens de parcelles de droite et de gauche ont la même tendance à la généralisation en ce qui concerne les musulmans, vus comme les nouveaux damnés de la terre ou en boucs émissaires de toutes leurs frustrations. La distinction entre islamisme et islam leur échappe. Ces positions tellement sommaires reviennent facilement sur les plateaux car elles permettent  de saisir par leurs contrastes colorés le passager furtif devant ses écrans qui a séché jadis quelques cours. Les extrêmes d’un nuancier politique chamboulé ont repris vigueur en s’acharnant sur un «  En même temps » à vocation centriste qui peine à concilier des options contradictoires mais fédère  surtout les gueulards toujours « pour tout ce qui est contre ».
Quand la défense de la liberté d’expression passe pour de l’ « islamophobie », ce dernier terme devrait être proscrit ainsi que le mot « provocation » ne pouvant convenir lorsqu’il est question de l’image « de qui vous savez », hors de propos pour justifier tous les coups de canifs au pacte républicain. 
« Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement… » Beaumarchais.
Ah là, il n’y pas besoin d‘éditer un nouveau volume du « Second degré pour les nuls » ou un « Dictionnaire amoureux de la symbolique » : passez moi l’Opinel !
L’humour est fuyant, fragile, ambigu, c’est la vie souriante, parfumée, corsée, palpitante, une arme contre les certitudes. Il peut permette de contourner les murs à Gaza, au Texas, dans le 9-3 où se sont enchristées des communautés haineuses.
Mais il faut bien nommer la réalité : le mot « séparatisme »  renouvelle un peu l’attention, et même s’il recouvre la différence de classes sociales, ce mépris de la vie des mortels ne peut venir que de ceux qui se prosternent devant la transcendance.
Les mots de Boualem Sansal, répondant à la question si le séparatisme religieux est le bon terme, sont puissants : 
«C’est du baratin ! Il ne s’agit pas d’un couple qui se sépare, il n’y a ni union ni divorce. Les islamistes veulent prendre le pouvoir. Pour eux, il y a deux options : ou je vous impose mes idées et vous convertis, ou je vous liquide et prends votre place. » 
Les églises sont presque vides, et il n’est pas besoin d’être parmi les derniers tenants du sacré pour se se mêler aux profanes et lancer des anathèmes contre les ennemis. Depuis que les rivières de lait et de miel sont polluées, le désir de pureté se fait encore plus pressant. Le paradis est introuvable, les femmes n’ont pas dégoté le prince charmant et les princes cherchent en vain après Titine. Les malheureux estiment n’avoir que des boulots de merde mais se refusent à mettre les mains dans le cambouis, assumer les contradictions et pardonner, se lever le matin et transpirer, ils s’abstiennent et ne savent plus tenir debout ni de nuit ni de jour. Eloignés des contrariétés, des contraintes, une fois le décor d’une vie rêvée mité par les ans et les méchants, nos enfants couronnés ne supportent pas les désagréments. Alors que dette et planète ont de quoi faire soucis à tous, c’est un verre prohibé au bar qui fait déborder les aigreurs.

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Spectacles et conférences annulés, expositions fermées, cinéma bouclés... j’interromps mes publications et prends du temps pour lire ou relire et regarder des vidéos de Rhonaldino. A bientôt.   

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