dimanche 15 mars 2020

Persona. Bertrand Belin.

Je venais de me relire
http://blog-de-guy.blogspot.com/2014/02/parcs-bertrand-belin.html
et le chanteur à la MC2 démarre : «  Petit à petit l’oiseau fait son bec ». Décidément.
La voix grave est typée, la musique efficace, les lumières de music hall, le Breton qui se situe au-delà de l’intervalle entre « Avec le temps » et « A la queue leu leu » bouge bien, la salle est pleine, les textes élégants même si malgré l’ample amplification, des mots m’échappent, mais je n’ai pas été transporté. On a l’impression que le concert démarre et puis ça retombe, des pleins et des déliés, du fraternel et du détaché, ici et ailleurs.
« Il y avait un homme ce matin
Comme hier d'ailleurs
Il y avait un homme ce matin
Sur le cul »
L’évocation du travail comme une malédiction est dans l’air du temps, mais je suis d’un autre temps: le mime du creusement genre « attention travaux » me semble bien facile sous les projos, alors que les pelles sont  désormais mécaniques. 
« Dans ce jardin noir de bleu » me plaisait bien, c’est de Dylan.
Il n’hésite pas non plus à reprendre Bashung au rappel, lui à qui on rappelle sans cesse cette filiation :
«  Je m'acolyte trop avec moi-même
Je me colle au pare-brise ça me gêne
Ça sent le cramé sous les projos
Regarde où j'en suis
je tringle aux rideaux
C'est qu'on freine
Je voudrais descendre de là
C'est comment qu'on freine »
Il avait fini fort avec l’évocation d’un migrant, il ne triche pas, dit la distance, mais n’a pas détourné le regard.
« Un point rouge
Dans la nuit
C'est une clope
Je te dis
Un point qui danse
Dans ces collines
On se balade ici
Ma main au feu
Un ours qui fume
Je n'en crois rien
Il faut que cela soit quelqu'une ou bien quelqu'un
Qui suit un sentier
Quelqu'un de transi
Quelqu'un qui fuit
Qui cherche un pays
Où vivre
Vivant »

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