dimanche 1 décembre 2019

Héritiers. Nasser Djemaï.

Nous avons retrouvé avec un plaisir augmenté de surprises, l’auteur bien de chez nous http://blog-de-guy.blogspot.com/2017/01/vertiges-nasser-djemai.html
Il avait apporté sur un plateau, « Les invisibles », il y a huit ans déjà, et aurait pu continuer dans cette veine « documentaire », mais bien que le décor soit différent, il continue à fouiller du côté de la transmission, de l’héritage, de l’exil ou de l’assignation à résidence, de nos aveuglements, avec une façon de faire qui concerne chacun.
Une famille dans une grande maison au bord d’un lac évoque Tchekhov dont les dilemmes traversent les siècles et supportent les évolutions, d’autant plus qu’un glissement poétique est apporté avec cette création et amène à douter de la réalité ; celle-ci en est augmentée.  
Ces demeures envahies de racines coûtent cher. Déchirer les factures, fuir dans le rêve ne peuvent constituer des réponses. Entre temps se jouent de douces démences qui comportent chacune une part de raison : celle de la vieille mère qui fait partie des murs n’est pas plus délirante que celle de son fils qui ne cesse de se jouer un film ou celle de sa fille qui ne peut que gérer le chaos.
Les acteurs sont excellents entre le fils exubérant, la fille de bonne volonté et son mari raisonnable, la tante des bois et la mère prête à embarquer. Le gardien a une belle voix même si son monologue trop surligné « poétique » est le seul bémol que j’apporterai dans cet excellent spectacle de près de deux heures.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire