lundi 10 juin 2019

Lucie. Après moi le déluge. Sophie Loridon.

Les films sur la fin des paysans ne manquent pas.
Cette fois il s’agit d’une vieille fille de 84 ans qui vivait à côté de Saint Agrève interrogée par sa cousine Grenobloise dans la lignée du respectueux Depardon, pour moi le maître du genre.
Lucie sait bien que la phrase titre « Après moi le déluge » a été prononcée par Louis XIV.
Que cette femme qui se nourrit de biscottes trempées dans du lait, où l’eau n’arrive même pas dans sa maison isolée, reprenne les mots de l’homme qui fut le plus puissant du monde, m’a semblé vertigineux. Ses capacités de mémoire de poèmes qui rythment le film sont impressionnantes comme sa foi chrétienne, recours des plus solides, pour garder sa jovialité dans une existence ô combien « rude ». Ce mot me semble pourtant faible quand « indigne » viendrait d’emblée, alors qu’elle-même trouve que les conditions dans lesquelles elle a passé sa jeunesse lui interdisent de se plaindre. Les images en super 8 tournées par le grand-père de la réalisatrice témoignent d’une volonté durable de garder de belles traces de cette époque où certains retrouveront avec plaisir que « faire un voyage » ne signifie pas forcément aller bien loin.

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