lundi 24 juin 2019

68, mon père et les clous. Samuel Bigiaoui.

Les films sur la fin des paysans n’ont pas manqué et ils étaient poignants.
Cette fois il est question d’un magasin de bricolage du quartier latin qui va fermer.
Le fils filme son père collant à l’envers l’affichette « liquidation » sur sa vitrine, ce geste en dit plus que bien des larmes de clients ou d’employés parfois un peu complaisamment sollicitées, alors que la trajectoire du propriétaire du magasin passé de la  branche armée de la Gauche Prolétarienne au commerce des étagères, serrures, colles et vis, ne se dévoile que très difficilement. Un plan cinématographique est criant quand il s’attarde sur les pinceaux et autres tubulures pendant qu’un de ses anciens camarades situationniste, forcément plus bavard que l’ancien maoïste donne quelques éléments explicatifs.
Les publications sur 68 ont été abondantes surtout l’année de énième anniversaire
Mais ce film n’apporte pas d’éclairage particulier; pourtant c’est sympa de faire un film pour son papa, dont les silences sont plus éloquents que les quelques maigres confidences extirpées. Accroché à sa calculette qui ne lui a pas servi à éviter la fermeture, submergé par les papiers, il est émouvant dans sa réserve (sic).
Les quincailleries et plus encore les drogueries étaient des lieux poétiques, sans parler des marchands de couleurs rencontrés seulement dans les livres. Aujourd’hui si vous demandez à des mômes ce qu’est une droguerie, ils auront plus tendance à envisager le négoce du haschich plutôt que celui  des vernis, ou un deal d’héroïne d’avantage que l’emplette d’une scie égoïne. C’est quoi une épicerie ?
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Au cinéma avec des années en paquet de 10
Années 50
Quand passent les cigognes. Kalatozov
Années 60
A bout de souffle. Godard
Années 70
Orange mécanique. Kubrick
Années 80
Les ailes du désir. Wenders
Années 90
Titanic. Cameron
Années 2000
Amélie Poulain. Jeunet
Années 2010
Toy story. Unkrich

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