dimanche 12 mai 2019

Tout va s’arranger. Grégory Faive.

Une troupe de théâtre doit monter La Mouette de Tchekhov en comédie musicale.
L’ambition peut être louable et les soucis qui s’accumulent lors des répétitions une bonne source comique, mais les deux heures à l’Heure bleue m’ont semblé longues.
L'entame est laborieuse dans le genre très fréquenté du one man show avec adjonction d'un  Kévin vissé au téléphone, d'une actrice obsédée par son âge,  et d'une régisseuse qui n’a pas le sens de l’orientation… L’option théâtre dans le théâtre peut être amusante parfois, comme est  bien ficelée la scène finale qui rachète de quelques errements.
Enfiler des vestes à paillettes et chanter en agitant les mains peut permettre d’évoquer Broadway, mais Tchekhov s’éloigne quand la sonnerie du téléphone du metteur en scène est un cri de mouette, l’ingénieur du son ayant par ailleurs confondu seagull (mouette) avec cigale. A un moment une actrice en fin de carrière qui ne veut pas décrocher apparaît dans la lumière, cette séquence aurait pu être touchante, mais s’avère trop insistante.
Et on peut se demander parfois si le manque de talent de certains acteurs partie inégrante des complications qui s’additionnent autour du drolatique collectif est vraiment joué ou si c’est naturel. 
L'enjeu ne m’a pas paru vraiment traité alors que la désespérance russe aurait pu s’affronter à la superficialité du music-hall.
Pour apprécier aussi bien Balotelli que Pirandello, j’ai toujours cultivé le mélange des genres, mais de cette pièce partant dans tous les sens, dont on peut aimer la modestie, il ne reste plus grand-chose.   

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