samedi 29 décembre 2018

Chéri tu m’écoutes ? Nicole De Buron.

Il y avait comme un plaisir régressif à ouvrir ce livre dont le titre se complète par la demande « et  …alors répète ce que je viens de dire… » lancée par une dame, sortie de la douche sous sa serviette rose roulée sur la tête, devant monsieur interloqué derrière son journal, comme du temps des pièces de boulevard.  
Une autre référence plus contemporaine aurait pu avoir l’allure svelte de dessinatrices de magazines féminins, Margaux  Motin
ou Pénélope Bagieux
mais c’est vers un plus vieux monde que nous sommes renvoyés ; le livre date de 98.
Des pièces de boulevard, je n’en ai pas vu depuis fort longtemps, il m’en reste cependant un tendre souvenir, réactivé par ce catalogue des situations amoureuses en milieu bourgeois, avec « Jour de France » du temps de Giscard : léger, factice, aimable et décati.
« Brigitte Bardot : avec quelle viande nourrit-elle ses chiens, ou sont-ils au régime végétarien? »
La grande famille avec bonne est élargie, cependant familière avec mamie coquette qui se remarie à Las Vegas et une narratrice qui consacre un chapitre entier aux défauts majeurs de son Homme dont un seul trait aurait pu être rédhibitoire, avant une conclusion aussi caricaturale que les scènes qui ont précédé, mais romantique.
La fille ainée se remarie avec grands tralalas, sans s’occuper de rien et le petit fils Attila est amoureux de sa maîtresse : le coup d’œil sur les amours dans ces années enfuies est panoramique et ne manque pas de pittoresque.
Une des relations d’une de ses filles : « expliqua un jour, en riant, qu'il gagnait sa vie, dans les moments difficiles, en écrivant.
- Vous écrivez quoi? avez-vous demandé, intéressée.
- Une lettre à mon père. »
Cette comédie m’a lassé parfois tout au long de ses 230 pages, mais elle révèle peut être plus de vérités que bien d’autres tentatives plus tortueuses de descriptions des relations sociales. «  Qui veut un cheval sans défaut doit aller à pied »
Sous le burlesque, les arrangements avec la réalité sont nécessaires, le ridicule masquant des solitudes tragiques.
« - Nos gamins ne nous écoutent pas.
- Remarque, on n’écoutait pas non plus nos parents.
- Oui, mais ils étaient cons !
- Peut être que nos enfants nous trouvent connes.
- Tu crois ? »
 «  Qui veut un cheval sans défaut doit aller à pied »

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