lundi 1 octobre 2018

Mademoiselle de Joncquières. Emmanuel Mouret.

Les réalisateurs sont plutôt déterminants dans mes choix de film avant les acteurs, pourtant ici les sourires de Cécile de France et les regards d’Edouard Baer sont épatants. Elégance et mélancolie.
Ils sont vraiment faits pour être Madame de La Pommeraye et le Marquis des Arcis.
Emmanuel Mouret est parfaitement bien dans ce XVIII° siècle, tellement stylisé qu’il en est très moderne, lorsqu’il reprend un récit de Diderot après les « Dames du bois de Boulogne » de Robert Bresson.
A la sortie de la séance en croisant des lycéens qui inévitablement « s’en battaient les couilles », j’ai su que j’étais revenu en 2018, mais j’avais pris un bain revigorant d’une langue ciselée qui va chercher au plus profond des esprits et de cœurs.
« Le bonheur, c’est une bonne heure » 
La marquise arrange des bouquets magnifiques.
Dans leurs robes qui les mettent tellement bien en valeur, le combat pour la dignité de la femme est mené de main de maîtresse, même si le chemin est long et prend des tours inattendus.
Les valets apportent des fauteuils au bord du plan d’eau parfaitement fauché.
Dans les jardins à la française se jouent libertinage, marivaudage, badinages, passion, dissimulation, amour, vengeance, et vérité. Avec délicatesse.

1 commentaire:

  1. Le combat pour la dignité de la femme est mené de main de maîtresse, mais... défend-elle si bien que cela LA femme, ou... SA vision de la femme ?
    Une vision peut-être un peu... aveugle, d'ailleurs, d'un aveuglement... sur elle-même.
    Décidément, quand on commence à ouvrir les portes ornées de miroirs de la conscience, on n'en finit jamais.

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