mercredi 5 septembre 2018

Le château de Virieu.

Ce château à l’allure médiévale situé au dessus du bourg de Virieu-sur- Bourbre dans l'Isère appartient à la famille de Virieu, noblesse d’épée depuis le XI° siècle.
D’abord maison forte, la forme actuelle doit beaucoup aux Prunier, noblesse de robe, au XVII° siècle, après avoir connu aussi les Clermont, seigneurs voisins, pendant plusieurs générations.
Louis XIII revenant de Montpellier, où il avait réglé des problèmes avec les protestants, fut tellement bien reçu, qu’il laissa quelques canons, mais remplis de mortier ils ne purent servir; ils décorent la cour intérieure.
La chambre qui lui avait été dédiée, tout de pourpre revêtue, n’a pas été utilisée depuis la nuit qu’il y passa en 1622.
La porte cloutée située derrière une avant cour défendue par deux tours « ouvertes à la gorge » a résisté aux coups de bélier lors de deux sièges qui ne purent forcer les défenses.
La visite guidée permet de réviser les termes architecturaux habituels : mâchicoulis, courtine… Stéphanie de Virieu, l’artiste qui a donné son nom à l’école du village a sculpté une crédence et un chemin de croix pour la chapelle et son beau plafond étoilé.
Tout aussi habituels en ces lieux, cuivres et faïences dans la cuisine où la mécanique a suppléé les enfants chargés de tourner la broche, ne nous lassent pas.
Les marqueteries de la chambre blanche sont remarquables.
Dans la salle à manger le blason de la famille a été à peine détérioré : c’est qu’à la révolution la marquise avait d’abord ouvert les caves. Le château de Pupetière voisin, celui du Vallon de Lamartine, fut détruit puis reconstruit au XIX°.
Les sobres jardins à la française étaient occupés ce dimanche là par un camp reconstitué de l’armée américaine et des expositions à propos de la Résistance en Vercors. Ce n’était pas du tout incongru, puisque la famille de Virieu fut active dans la Résistance cachant 40 tonnes d'armes et de munitions sous ses terrasses et dans les oubliettes, le marquis informant les maquis.

Marie-Françoise et Xavier de Virieu parents de François Henri le journaliste présentateur de « L’heure de vérité » ont été élevés à titre posthume au rang de « Justes parmi les Nations » pour avoir recueilli des enfants juifs et leur mères après des réfractaires au STO.
Dénoncés ils s’étaient réfugiés à leur tour à Chichilianne au pied du Mont Aiguille.

1 commentaire:

  1. Très très intéressant. Et ça me plaît beaucoup de voir que cet édifice appartient à la même famille (je crois ?) depuis de longues générations, et que cette famille a manifestement de la suite dans les idées.
    Ça fait envie de faire un petit tour par là bas...
    Merci.

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