vendredi 18 mai 2018

L’esprit du peuple. Jacques Julliard.


Le dernier livre, plus de 1000 pages, de Julliard m’a escorté quelques semaines, lui que j’ai accompagné plus de quarante ans, non comme j’aurais suivi un "maître", le mot serait malvenu chez ce libertaire, par ailleurs social démocrate et traditionaliste, mais comme un proche comprenant parfaitement son passage d’éditorialiste du « Nouvel Obs » à « Marianne ».
« La fréquentation des grands textes instaure entre tous ses pratiquants une espèce de démocratie à la fois libertaire et égalitaire, qui est comme un revanche contre toutes les petitesses de la vie. »
Ses talents de pédagogue réussissant à nouveau à faire partager son érudition sans nous regarder de haut, comme dans son ouvrage majeur à mes yeux, « Les gauches françaises » qu’il a parfaitement décrites en tant que chercheur, et pratiquées en militant à  la CFDT.
Je me suis conforté à la reprise de ses critiques étayées des trahisons de la gauche concernant l’école, la laïcité, la sécurité, la nation, pour situer la tromperie du côté des élites qui préfèrent traiter du sociétal que du social.
« Il y avait jadis de la candeur à croire au diable. Il y a aujourd’hui de l’aveuglement à ne pas y croire »
Malgré le titre, ce n’est pas un ouvrage théorique de plus qui mettrait le « Peuple » comme icône hors d’atteinte des populistes, il s’agit d’une biographie aux références développées de Péguy, Bernanos, Simone Weil, Proudhon, vécues au côté de Maire, Rocard…
Où « le refus de parvenir » empêche de persister d’appartenir à quelque « établissement ».
Parmi les nombreuses citations lorsqu’il parle de Claudel et de ses ambassades qui l’ont éloigné de la France :
«  La distance efface les accidents secondaires du terrain, mais exalte le génie des lieux, leur saveur et leur odeur, comme « le vent éteint les bougies et allume le feu » (La Rochefoucault) » 
....................
Il y a dix ans que je commençais ce blog: depuis 2820 articles ont été postés.

1 commentaire:

  1. Félicitations, Guy. Il y a une belle constance, là.
    Curieuse, la citation de La Rochefoucault. Je ne suis pas vraiment sûre de bien la saisir.
    De toute façon, je ne suis pas sûre qu'il y ait UNE bonne place qui permette de tout voir, comme il faudrait. On est condamné à vaciller, et à chanceler, peut-être.

    RépondreSupprimer