samedi 3 février 2018

Les piliers de la terre. Ken Follett.

Depuis dix ans ce best seller mondial (15 millions de lecteurs) m’attendait, il est paru en 1990, et après l’avoir ouvert je ne l’ai plus lâché, depuis la scène initiale de pendaison jusqu’à l’ultime exécution.
J’en redemande même, en sachant que je pourrai être exaucé : les volumes suivants « Un monde sans fin » et « une colonne de feu » seraient du même tonneau démesuré et fécond.
« Après cet instant, songea-t-il, le monde ne serait plus tout à fait le même. »
Nous vivons mille péripéties pendant 50 ans, en Angleterre, au XII° siècle, et  nous rencontrons une myriade de personnages sans risque de les confondre, des plus miséreux jusqu’aux plus puissants.
Il fallait bien 1050 pages pour que les malédictions s’accomplissent, les vengeances se soldent, les ambitions se réalisent, les serments se respectent.
Les moments où le temps est ensoleillé, les récoltes abondantes, les rues plus tranquilles, les tendresses consommées, s’apprécient d’autant plus que de famines en batailles, d’humiliations en mortifications, ces temps de guerre civile étaient incroyablement violents.
Nos insécurités présentes semblent bien anodines en regard de cette époque où la condition humaine était vraiment proche de la bestialité.
Pourtant au milieu de ce chaos, une cathédrale va se dresser, édifiée par les hommes élevés au-dessus de leur condition.
Les hasards du scénario sont parfois incroyables mais leur accumulation participe au plaisir de la lecture comme les couleurs vives, les caractères contrastés, la variété des lieux traversés.  
Ils sont tous là : sorcière, marchand d’épices à Tolède, diacre et archidiacre, cellerier de prieuré, jongleur, verrière, chevalier… nous révisons les mythes de cette époque, tout en accédant à des informations fiables sur la période.
Ce roman historique est divertissant et son ampleur prenante donne des aliments à nos préoccupations contemporaines en particulier concernant la place du religieux, bien au-delà d’un comté du sud de l’Angleterre.
« L'homme de Dieu, fort de la certitude que ses péchés sont pardonnés, considère la mort comme un heureux passage vers un monde meilleur et ne craint pas les épées. »

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