lundi 6 novembre 2017

Au revoir là-haut. Albert Dupontel.

La bande annonce laissait craindre trop de scènes baroques pour décrire une époque impitoyable, mais encouragé par des avis favorables, j’ai apprécié ces deux heures de cinéma. Le premier plan est bien vu, à la suite d’un chien traversant le champ de bataille. La conclusion est plus convenue.
Entre temps les péripéties s’enchaînent, les images aux angles multiples sont magnifiques, patinées à souhait, le salaud est vraiment typé, et les malhonnêtetés de deux rescapés du grand carnage, pardonnables.
Les thèmes abordés sont forts : quand le « stress post- traumatique » concernait des nations entières, quelles traces garder pour un futur rédempteur? « L’arnaque était monumentale »
Les différences de classes perdurent voire paraissent avec encore plus d’évidence en regard de la fraternité entre poilus quand la mort frappait à égalité. Les identités des vivants et des morts sont trafiquées. Les masques pour cacher le visage arraché d’un artiste soulignent la comédie tragique de cette période insensée, tout en évoquant le riche contexte culturel de l’époque.
Bien que portée à son paroxysme, la haine du fils à l’égard de son père offre une scène poétique qui à mon avis, enlève de la force à un des fils conducteurs d’un scénario bien mené. Il parait que le film est fidèle au livre de Pierre Lemaitre qui obtint le Goncourt en 2013, mais si le réalisateur Dupontel est convainquant, son personnage naïf est joué d’une façon qui m’a semblé quelque peu mécanique, alors que son partenaire dissimulé est plus émouvant.   

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