mardi 10 octobre 2017

Mister nostalgia. Robert Crumb.

Avec cet album de 92 pages, il est possible de revenir sur l’évocation du blues agricole des années 20 dans le Mississipi, et savourer l’humour d’un des papes de la contre culture que je n’avais pas fréquenté depuis des décennies.
Le dessin est magnifique, les femmes ont toujours d’amples volumes, mais le narrateur maigrichon ne se voit pas toujours lui même sous son meilleur jour.
Sa passion exclusive pour le jazz natif qui en fait un collectionneur émouvant, le conduit à condamner inutilement toutes les autres musiques. Le goût du passé ne devrait pas conduire forcément à endurcir un côté réactionnaire.
Mariant ses compétences de musicien et ses talents de dessinateur, l’américain vivant en France, illustre des chansons dont la traduction révèle comme souvent la faiblesse des textes rehaussés heureusement par des dessins truculents.
Qu’il décrive le parcours de plusieurs musiciens dont Charlie Patton au moment de la Grande Dépression ou parodie Boucle d’or aux cheveux coupés rencontrant les trois ours, le ton est acerbe dans ses planches comme travaillées en xylogravure.
L’évocation des chanteurs des rues et la quête des musiques oubliées apportent de la tendresse dans cet album, assemblage de différents récits qui invitent à aller voir si Fritz the Cat son personnage le plus célèbre était aussi ludique que le souvenir me le disait. 

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