lundi 16 octobre 2017

Faute d’amour. Andrei Zviaguintsev.

L’expression «  Les âmes mortes » me semblait plus sophistiquée que le mot « rude » qui m’est venu d’emblée, mais si c’est bien du russe Gogol, il s’agirait d’une comédie, alors que pas du tout du tout concernant ces deux heures dérangeantes, mais excellemment menées.
Deux parents en train de divorcer ne s’étaient même pas aperçus de la disparition de leur fils.
Pendant deux heures nous suivons les recherches menées par une association dont le professionnalisme vient pallier les insuffisances de la police.
Tout à leur ahurissement devant un comportement de parents manquant à tous leurs devoirs, les critiques mentionnent bien peu, en général, les personnages positifs.
La violence des situations présentées laisse deviner des racines anciennes qui évitent d’incriminer seulement notre « époque-téléphone-portable » ou un seul lieu, la Russie, tant le propos est universel servi par des images très belles ; de la beauté des ruines.
Vu avec retard, je remercie celle qui m‘a pressé de ne pas manquer le dernier film d’un réalisateur qui m’avait bien plu avec « Eléna » et « Léviathan » aux musiques déjà remarquables.
A la  sortie d’un tel bain d’eau glacée, les formules définitives viennent sur le clavier.
La liberté est impossible quand l’amour envers les enfants n’est pas là où même les scènes filmées dans ce registre semblent désespérées.
L’égoïsme rend la vie impossible : l’égoïsme nous scie comme égoïne. 
Est ce que les jeux de mots laborieux nous libèrent et nous mettent hors d’atteinte?
   

1 commentaire:

  1. Nuances, Guy, nuances...
    J'ai déjà dit, ici et ailleurs, combien je me méfie du mot "amour" maintenant.
    Combien nous ne voulons pas voir que l'amour peut détruire complètement... nos enfants, et ceux que nous voulons protéger.
    Je me souviens avec quelle brutalité je me tapais dessus, jeune mère, en réalisant qu'il m'était arrivé d'oublier la sortie de l'école...jamais longtemps, mais il s'agissait bel et bien de l'oubli.
    Je ne crois pas maintenant que cela soit constructif de mettre en avant les vieilles rengaines autour de "l'égoïsme" ou "l'égocentrisme" dans une civilisation héritière de Descartes. Arrive le moment où on finit par récolter les inconvénients qui viennent avec les prodigieux avantages de tant d'individualisme.

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