vendredi 30 juin 2017

Le Postillon. N° 41 Eté 2017.

Les rédacteurs anonymes du trimestriel satirique peuvent regretter leurs ancêtres de 1886 :
«  Aussi les amants de l’imprévu, du désordonné, du fantasque apprendront-ils avec plaisir que le Postillon reprend dès aujourd’hui, ses libres et capricieuses allures… »
Cette livraison m’a semblée bien pépère en ces temps où l’actualité a pourtant turbulé.
Mol compte rendu d’une soirée de résultats des législatives à la préfecture et immersion dans le fan-club de Benoît Hamon où l’heure n’est pas à l’auto critique : le monde ancien a beau être à 6%, il persiste à être plus content que jamais.
Concernant le « street art » nous  apprenons qu’il y avait du  gâteau quatre-quart à la conférence de presse, mais pas l’ombre d’une info en dehors du litige corporate concernant l’affichage sauvage, les opposant à la mairie.
Ils regrettent une inscription à la bombe à peinture, rue Abbé Grégoire, rare tache d’humour:
« Le travail est à la vie ce que la mer est au pétrole »… à moins que ce ne soit l’inverse.
Ils ouvrent une rubrique qu’ils sauront alimenter de leur verve toujours critique envers les technologies particulièrement bavardes dans la cuvette grenobloise: « La noix connectée »:
Une première avec la « Love box », boite en bois connectée à la wifi, surmontée d’un cœur qui tourne quand un message d’ « amour avec un grand@ » est reçu.
Le récit de deux descentes des fleuves en kayak, puis 57 ans après en radeau, de Grenoble à Cassis aurait pu être captivant, mais l’enchaînement déroutant des paragraphes appellerait plutôt une reconstitution d’un puzzle, genre devoir de vacances.
Plus réussi est le jeu de l’oie en divers moyens de locomotion :
«  Départ de l’hyper marché de Saint Martin d’Hères, tu as acheté des chips et du rosé pamplemousse avant de partir pour St maxime (du rosé pamplemousse ? Franchement).
J’apprécie Le Postillon quand il n’est pas là où on l’attend : critiques quant au Cairn, monnaie locale, compliquée, adossée au crédit coopératif dont ils ont dénoncé auparavant des fonctionnements pas très progressistes.
Au sujet du logement, avec un regard intéressant concernant des bureaux vides, leur approche à partir des squats aurait pu rester dans les marges : un dossier documenté apporte de la matière pour insister sur un problème clef en matière de justice sociale.
Un reportage dans une ferme à Vif respecte la dose habituelle d’humanité, bien que le dessin manque de poésie. La popularisation d’une lutte inventive en moyen d’actions chez EDF ou un compte rendu d’audience au tribunal à propos d’histoires de drogues sont utiles ; leur place est naturelle chez les ananars.
Une nouvelle cultive la nostalgie des boites aux lettres personnalisées du temps où les facteurs pouvaient prendre du temps.
Ce supplément est à découper : mais pourquoi  le format A 4 cohabite-t-il encore avec A 3 ?
Le massicot est-il d’une technologie contondante trop avancée et libertairement incompatible ?
……………….
La photographie choisie en tête de cet article recopiée dans ce numéro, peut donner à s’inquiéter des indulgences de manifestants syndicaux avec les cagoulés qui tiennent à leur tenue hivernale malgré la canicule qui vient. Là dessous, c'est du "Canard":

1 commentaire:

  1. On va se dire qu'ils ont du boucler pendant la canicule, quand tous les esprits avaient des excuses pour être engourdis...
    Bonne critique de la critique. Et le dessin du Canard est extra. J'adhère. Merci.

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