samedi 13 mai 2017

Sélection officielle. Thierry Frémaux.

J’ai pensé ne pas aller jusqu’au bout de ce pavé de 660 pages, mais quelques blagounettes m’ont retenu, à défaut d’entrer dans une réflexion approfondie sur le cinéma d’aujourd’hui qu’on aurait pu attendre de ce journal de la préparation du 69° festival de Cannes de 2016.
Rosi a qui on demande le projet qui lui tiendrait le plus à cœur a répondu :
     « Réaliser une adaptation de Richard III.
       Impossible, lui répliqua-t-on. Le film ne marchera pas.
       Pourquoi ?
       Le public américain n’ira jamais voir Richard III car il pensera avoir raté les deux premiers. »
Et l’inévitable Woody Allen qui dit à une femme qui le félicite de si bien faire l’amour :
«  Je me suis beaucoup entraîné tout seul »
J’ai goûté les séjours du lyonnais directeur de l’Institut Lumière de Lyon, délégué général du Festival de Cannes, du côté de Tullins, parce que je suis du coin, sa passion pour le football qui m’est familière et le rend moins assommant sous la cascade permanente des patrnymes de tous ceux qui travaillent pour le cinéma. Chaque chapitre ressemble à la liste des remerciements lors de la cérémonie des Césars. Mais ce cinéphile impressionnant n’est pas un écrivain. Il n’y avait pas besoin de tant de pages pour raconter par le menu ses trajets en vélo, en TGV, en avion, les grands hôtels et nommer toutes les personnes considérables qu’il rencontre, tout en restant si simple.
« J’ai le temps de rejoindre Sean Penn chez Tétou, pour un petit dîner organisé par Bryan  Lourd, le grand patron de CAA, qui est aussi son agent et ami. Sean vient d’arriver. Je suis très heureux de le revoir, je l’ai juste croisé à Paris fin avril, quand Luc Besson lui avait offert l’hospitalité - c’était le jour de la mort de Prince. Je le sens un peu fébrile, ce qui est normal. »
Ce n’est pas inintéressant de percevoir le travail en amont de la semaine en mai qui attire toutes les lumières mais ses propos concernant le cinéma sont rarement à la hauteur de la description de sa passion par exemple pour Bruce Springsteen.
Il met dans la bouche de Pierre Rissient, une personnalité du cinéma : 
« Tu sais qu’il y a de moins bon films qu’avant. Tu le sais ça ? Les gens calculent trop et à Hollywood, il y a trop d’intermédiaires, trop d’influences. Ils font des films pour les festivals ou pour les entrées. Ils ne décident plus de simplement « faire des films »… »  Et là on ne saura pas ce qu‘il en pense étant dans une position où il se doit d’être consensuel. J’ai eu la même impression en lisant ce livre que lorsqu’on va chercher des prospectus sur beau papier dans le hall des hôtels avant que ne commence le bal des aspirants à la palme, et qui finissent plus rapidement dans l’oubli que des conversations enflammées  avec nos voisins des sièges défoncés de La Boca, si loin, si proche, de la Croisette.Et c'est bientôt!

3 commentaires:

  1. Thierry Frémaux, ce n'est pas un journaliste qui a écrit dans "Alter Eco", dans le temps ? Il me semble reconnaître le nom... mais je peux me tromper, certes.
    Ça fait quelque temps que je vais beaucoup moins souvent qu'avant au cinéma. Il y a certainement encore de bons films, mais le problème, c'est l'omniprésence de l'idéologie dans nos têtes, et les têtes des réalisateurs. On ne va pas forcément causer du pauvre fric, qui est honni par tous, nous permettant ainsi de fermer les yeux sur l'intoxication idéologique...
    Il y a un nouveau Woody Allen ?
    Alors, c'est qu'au moins provisoirement, "God's in his heaven, and all's right with the world". (Dieu est dans son ciel, et tout va bien dans le monde.)
    Je n'arrive pas à comprendre comment autant de petits parvenus merdeux osent ridiculiser Woody Allen de tenir la route depuis si longtemps, et d'être un auteur.
    Il y a de quoi rire, franchement, le jour où le fait de tenir la route devient ringard.... pauvres de nous.

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  2. Non, lui vient de prendre la suite de Gilles Jacob comme responsable du festival de Cannes. Alter Eco c'était Philippe Frémeaux.Le titre à venir de Woody Allen est vraiment excellent mais il n'a pas fait que des chefs d'oeuvre à raison d'un film par an.

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  3. Woody est un vrai patriarche... juif.
    Il sème ses films comme les descendants que l'Eternel a promis à Abraham. Comme les étoiles dans le Ciel.. c'était ça la promesse. Et on doit dire que l'Eternel a bel et bien tenu sa promesse à Abraham, à l'heure qu'il est.
    Toutes les étoiles... ne peuvent pas être égales.
    Ce serait dommage de demander cela à l'Eternel, de toute façon...

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