samedi 8 avril 2017

Oui, mais quelle est la question ? Bernard Pivot.

Difficile de ne pas voir dans ces 250 pages sautillantes vivement parcourues, une biographie fantasmée, tant nous aimerions mieux connaître l’auteur qui a accompagné nos lectures.
La promotion du livre prête à ces ambiguïtés.
Sa carrière de questionneur commença précocement quand il retourna les demandes adressées par un prêtre au confessionnal. 
Les talents d’interviewer développés par l’affable lyonnais devaient être infernaux pour ses multiples compagnes qu’il n’hésite pas à mettre en scène sous le feu roulant de ses questions.
Le carburant des discussions est une marque d’attention mais grignote la liberté de l’autre.
Si la curiosité est un moteur intellectuel  efficace, dans le domaine privé elle peut être un étouffoir.
Au bout d’un silence : « A quoi tu penses ? » peut susciter rebuffades et jérémiades du débusqué outragé.
La légèreté du célèbre animateur  d’ « Apostrophes » se donne libre cours est l’anodin :
«  Tu tires ou tu pointes ? »  peut révéler  celui qui  
«  voit juste, sa main ne tremble pas »  ou celui qui  
« parie sur la réflexion, la lenteur, l’habileté, la ruse. » 
Les chapitres qui portent des prénoms de femmes et quelques points d’interrogation :  
«  Et alors ? »  « C’était bien ? » » Tu m’aimes » « Combien ? » « ? » 
sont séparés par des questions qu’il aimerait poser au Seigneur quand il l’accueillerait au paradis :
« Seigneur, les Gaulois ayant inventé le tonneau, comment expliquer que Diogène, dit le Cynique, qui vivait à Athènes plus de trois siècles avant Jésus Christ, avait élu domicile dans un tonneau ? »
Le titre  de ce livre plaisant vient tout droit de Woody Allen :
« La réponse est oui. Mais quelle était la question ? »

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