samedi 1 avril 2017

Dictionnaire amoureux du journalisme. Serge July.

920 pages : j’étais plutôt réticent.
Et puis j’ai mis le nez dedans et je n’ai plus lâché le cadeau qui m’avait été fait en connaissance de mes goûts pour la presse que j’ai ravivés prestement.
C’est la magie de la formule de cette collection « Dictionnaire amoureux » qui par ses articles classés par ordre alphabétique donnent l’impression de faire un tour complet du sujet, en les rendant passionnants par la subjectivité de l’auteur.
De A comme « A bas les journalistes » :
 «  Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître » Tocqueville
à Z comme Zola.
J’ai révisé mes années Libé avec l’ancien patron, « passé des cols mao au Rotary », j’ai vieilli en même temps que lui. Il chronique désormais sur Europe 1.
Nous pouvons apprendre que parmi les figures tutélaires de la profession: Théophraste Renaudot qui fonda la première gazette était employé par Richelieu et Albert Londres était agent secret. Mais celui qui fut tête de gondole chez « Les Guignols » de Canal, reste fidèle à la discrétion d’un journalisme à l’ancienne tout en revenant sur des moments problématiques de la vie de son « Libération » à Bruay en Artois ou sur les bords de la Vologne.
Sous la formule de son professeur Bernard Voyenne:
« Aucun journal n'est objectif, la presse l'est. »
Je ne sais s’il a fait des impasses en recensant de grands noms de la littérature :
Hemingway, Camus, Sartre, Simenon, Wilde, Defoe, Malaparte…
ou des reporters Reed en Russie, Hersey à Hiroshima, Capa … .
Ses entrées critiques : « blablabla », « bourrage de crâne », « ménages », ne contredisent pas une passion, communicative, forcément.
Les incontournables chapitres : marronnier, Leica, marbre…
et le retour vers les maîtres enrichissent l’énoncé des enjeux actuels avec les chapitres : « Communication », « réseaux », « immédiateté »…
Si la nostalgie d’un âge d’or peut se cultiver quant aux tirages plantureux de jadis, quand est rappelée l’attitude des journaux pendant la première guerre mondiale ou sous l’occupation, la presse d’aujourd’hui peut se voir plutôt belle en son miroir.

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