dimanche 12 mars 2017

L’art de la comédie. Eduardo de Filippo. Patrick Pineau.

A peine installé dans un petit village d’Italie, un préfet reçoit à la suite d’un directeur de troupe de théâtre, un médecin, une institutrice, un prêtre, un pharmacien. Est-ce que ces notables sont vrais ou des vrais comédiens ?
Comme le disent quelques critiques, le début de la pièce dissertant sur le théâtre, est un peu longuet : vivement que l’on passe aux actes ! Si la profession de comédien mérite de figurer dans les abécédaires avec les métiers qui comptent, prouvez le donc !
La deuxième partie où défilent tous ces personnages tente le plaidoyer qui sera conclu de brillante façon.
Nous sommes loin des mœurs contemporaines à voir instit’ et curé en tant que personnages influents qu’il est indispensable de rencontrer quand le représentant de l’état arrive à son poste.  Dans cette mise en abyme, le jeu des acteurs tourné vers la farce amuse visiblement des spectatrices et je me réjouis de leur rire, mais j’ai cherché le mien.
Il est plus facile de m’émouvoir aux tragédies qui viennent d’être représentées à la MC2 que de partager les excès d’un carnaval dont l’actualité nous apporte des images qui n’ont pas besoin de porter un masque pour souligner leur ridicule.
Des nostalgies de comédie italienne peuvent revenir, et les amateurs de comédia del arte s’y retrouver, mais ces réflexions sur les frontières entre réel et fiction gagneraient à être  moins  outrées. La fonction du théâtre devant, pour son défenseur, parvenir à montrer le monde «  par le trou de la serrure » n’est pas du tout prouvée : l’intimité demandant de l’ambiguïté, de la subtilité. Il y a de la fumée sur le plateau, des grilles et des phares éblouissants le spectateur comme ailleurs, mais nous sommes dispensés  de l’arrivée des acteurs sur le plateau depuis la salle.
J’avais eu plus d’indulgences pour d’autres pièces de Patrick Pineau plus lointaines dans le temps et l’espace, et qui pourtant me concernaient d’avantage.
C’est que le temps a couru, et moi suis devenu bourru.

1 commentaire:

  1. Pendant que les flonflons de la Révolution continuent, les vieux qui aiment penser, dont je fais partie, se lassent de la caricature, rien que de la caricature, servie à toutes le sauces, et... pour le peuple, bien entendu...

    RépondreSupprimer