mardi 7 février 2017

Les gnangnan. Claire Bretecher.

J’étais passé à côté d’un des premiers albums d’une des maîtresses de la bande dessinée paru il y a une quarantaine d’années. Et il n’a pas pris une ride.
Les cousins frenchies des Peanuts et de Mafalda, en bébés raisonneurs vivent en bande, mais déjà Modern Mesclun perce sous Gondulf Bertrand.
Clair, net, efficace, du temps où une évocation de la société faisait naître un sourire et cultivait un sentiment d’auto dérision complice plutôt que les récurrentes vacheries à l’égard de cibles déjà criblées.
Le climat était à la liberté, c’était du « nanan », désormais c’est le gnangnan qui est gagnant.
En attendant si vous voyez la bouille des trois petits souriants dans une brocante annonçant ces 50 pages doucement rigolotes, vous partagerez avec plaisir leurs espiègleries révélatrices.
« - Raconte moi une histoire mémé.
- Il était une fois un petit chaperon au bois dormant qui portait une galette et une chevillette cherra
- Bââââ
- Alors Alice au pays des seps nains
- Bââââ
- Bon les vénusiens attaquent alors Molnick le naphteux remonta dans la spirale aluminiuminoïde et disparut à jamais dans le cosmos
- J’aime les belles histoires vraies »
La langue annonce les fulgurances futures d’Agrippine et des « Frustrés » ancêtres des bobos d’aujourd’hui qui paraissaient alors dans le Bobobservateur des années 80 quand la gauche donnait le tempo et se sentait assez forte pour se moquer d’elle-même. 

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