vendredi 14 octobre 2016

Promesses monstres !

Quoi que disent les politiques, quoi qu’ils fassent : ces « inaudibles » n’« impriment pas ».
Des cohortes de communicants ne masquent plus rien, ils pédalent dans la vase, les rois sont nus. Et j’attendrai un peu pour prendre connaissance dans le texte des paroles de notre si peu chef de l’état qui plonge semble-t-il les commentateurs dans la consternation.
Et pendant ce temps la kermesse aux promesses continue à battre son plein, comme si  de rien n’était, comme si les programmes avaient été respectés par Hollande et sa finance ou Piolle et sa co-construction quand l’une n’est plus son ennemie et que l’autre gît dans la confusion.
Bien sûr tout le monde pleure sur le discrédit des politiques et loue la maturité des citoyens : voilà qui plaiderait pour que les engagements soient plus raisonnables afin d’être tenus. Mais que déni !
Si bien que l’électeur gavé de sucreries préélectorales va aller vers ceux qui lui promettent augmentation du temps de travail et baisse de la qualité des services publics. Cela devrait convenir à de noires humeurs qui identifient parait-il, le français.
Les médias fustigent les lobbies et appellent tous les quatre matins à des déclarations fracassantes et sommaires, à des serments d’un jour, à des annonces impensées.
Nous avons les médias et les politiques que nous méritons, guère plus vertueux, toujours collés à nos écrans voués par ailleurs à des gémonies bipolaires ; nous varions au gré des vents ou restons calfeutrés dans quelque cabane rétro, loin du monde.
Le moindre des problèmes n’est pas que le débat se polarise à droite, il s’agirait de discerner ce qui l’a permis. Des stratèges d’extrême droite ont lu dit-on Gramsci. Jouissent-ils de cette prophétie ?
« Le vieux Monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans le clair-obscur surgissent les monstres. »
Ils ont repéré dans les écrits du prisonnier communiste le rôle de la culture pour la conquête du pouvoir. Tous leurs espoirs sont permis, et ce ne sont pas seulement les succès de librairie de Sarko qui peuvent nous mettre Martel en tête. Les renoncements à transmettre à l’œuvre dans l’école, les anathèmes des artistes rigolos, et le mépris des belles âmes ont préparé «  la défaite de la pensée ».  
Nous en sommes à nous apercevoir que le « droit dans ses bottes » serait de droite: magnanime avec les riches et impitoyable avec les pauvres.
Quelle clairvoyance au bout de décennies d’Obsorama dans un Monde Inter en pleine Libération !
Je réserve mes indignations envers ce qu’il était coutume de considérer comme la gauche.  
La droite, qui sait, elle, qui elle est, dans la surenchère des trahisons de valeurs chrétiennes qu’elle ne cesse d’autant plus d’invoquer, me ravit quand elle persiste dans la malhonnêteté la plus éclatante (Balkany) et dans l’égoïsme le plus sec (réfugiés).
Nous étions, depuis l’autre bord, si forts dans les enterrements ou les défaites, Overney, Rocard,  mais cette fois la gaudiche se défait avant la défaite annoncée, dans un étalage des ego sans émois.
Plus elle s’efface, plus elle crie, plus elle se montre impuissante, plus la violence devient un mode d’expression trop vite pardonné. La métaphore des « couteaux tirés » n’est plus de mise : les impacts contre une permanence du PS à Grenoble provenaient d’un fusil !
Les fondamentaux sont passés à l’as : le consentement à l’impôt qui était l’acte de base de la fraternité tout en constituant un outil imparfait visant à l’égalité est devenu ringard, n’est ce pas Duflot !
Alors comme c’est nouveau,  « le revenu universel » fait le buzz : un petit tour et puis comme pour le « care » on n’aura plus qu’à se le carrer…
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le dessin de la semaine de Pessin sur le site de Slate:

1 commentaire:

  1. C'est drôle, mais quand tu parles des promesses électorales, j'ai la vision de ma belle mère, 90 ans, l'année dernière à Noël, qui, une fois le déballage de cadeaux terminé, s'est levée pour annoncer qu'elle n'avait fait aucun cadeau, mais que les uns et les autres n'avaient qu'à lui dire ce qu'ils voulaient, et qu'elle partirait sur le champ s'occuper des cadeaux...
    C'est ce qui s'appelle une velléité, je crois...
    Une velléité, c'est ce qu'exprime une personne dont le muscle de la volonté s'est complètement atrophié, à force d'inactivité...
    A force de ne pas traduire en acte ses désirs, et projets, auxquels on accède par un travail mesuré, et de l'effort, on s'effrite comme une meringue, toutes classes sociales confondues.
    Mais... attention, il ne s'agit pas d'avoir comme désir de devenir Président de la République quand on a 5 ans, ou de devenir un homme autoengendré (traduction en bon français de l'expression "un self made man"...) dans un tour de passe passe d'autoentrepreneur. (Regardez tous ces... "autos" à une époque où on nous sermonne sur les vertus du tramway...)
    Non, il s'agit de faire ce qu'on a dit qu'on allait faire, ne serait-ce qu'un peu.
    Et s'abstenir de PROMETTRE de faire ce qu'on sait (ou devrait savoir...) qu'on ne peut pas accomplir, car cela ne dépend pas de nous.
    A la longue, la démocratie finit par devenir aussi rance que toute autre forme de gouvernement. Elle suit le chemin qu'ont suivi... la monarchie, et la féodalité. Et quand le beurre est rance, il n'a pas bon goût...il ne se fait plus désirer.
    Je fais partie de ceux et celles qui essaient de faire ce que j'ai promis de faire, à une toute petite échelle, et pas chercher à l'accomplir sur un autre continent, par exemple. C'est peut-être rétréci comme horizon, mais... le désir de faire le bien de son.. "prochain" à dix mille kilomètres est probablement le désir le plus... diabolique que je connaisse...diabolique de présomption et d'orgueil sur sa capacité à soi de savoir ce que désire ce prochain ET CE QUI EST BON POUR LUI.

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