lundi 3 octobre 2016

Juste la fin du monde. Xavier Dolan.

J’avais tant aimé au théâtre
une des versions du retour d’un fils dans sa famille qui a inspiré le réalisateur canadien chouchou de l’heure des critiques, que je craignais que le cinéma soit moins convainquant, épousant par là quelque très ancienne hiérarchie : le spectacle vivant pour cercles restreints versus le grand tralala pour foules à pop corn.
Et j’ai beaucoup aimé ce film et en particulier « ce pelé, ce galeux » joué par Vincent Cassel qui m’a semblé le révélateur des nœuds d’incommunicabilité voire de moments d’amour dans cette famille peu chuchotante.
Alors qu’à la MC 2 j’avais surtout vu la béance sociale entre le fils homo parti à Paris et les lorrains autour de la toile cirée, j’ai apprécié à La Nef, l’intensité des acteurs dont la notoriété ne nuit pas, pour une fois, à leur force… ni à leur fragilité.
La scène dans la voiture va bien au-delà de rapports entre frères mais parle vivement de la  peur, de la vérité, de nos destins, de la survie, sans chichi.
Si certains tunnels musicaux m’ont semblé peser sur le rythme des confrontations, les gros plans, les yeux dans la lumière, ajoutent à la puissance des sentiments, aux ambiguïtés qui peuvent alimenter les conversations entre spectateurs.

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