vendredi 12 février 2016

Réveil, agenda, rythmes scolaires et trous dans les murs.

Lève tôt.
Dans le genre information anodine, j’avais retenu que d’après un sondage, les républicains américains se levaient plus tôt que les démocrates qui seraient plutôt du soir (grand).  
Si l’on peut constater chaque jour combien la société se droitise, sur ce plan là au moins, la gauche a gagné, auprès des jeunes en particulier. 
Pour renforcer le schéma qui voit des hordes de retraités piétiner avant l’ouverture des grands magasins, je suis de ceux qui grognent sur les retards systématiques dans toute réunion, voire aux spectacles et  me désole des fatigues ostentatoires qui s’affichent sur les bancs effondrés des collèges. Et ce n’est pas le surmenage scolaire qui les met à bas !
Pourtant experts en tous genres, branlant du genre, vont venir au secours de ces pauvres petits, pardon de ces adolescents… je ne sais  quel mot employer quand je vois une enfant de onze ans qualifiée d’ « ado » à la télé, car « enfant » serait péjoratif, quand « jeune » se voit affublé illico d’une capuche.
Stress.
Ainsi dans l’assentiment général des adultes qui n’assument pas leur rôle, fut mise en place, la néfaste refonte des rythmes scolaires qui conjugua la perte d’influence de l’école et de l’état, prolongée par la réforme du collège qui entérine le peu de foi que l’on porte envers l’étude en voulant transformer les formateurs en animateurs. Jeu du Bac pour tous et chômage pour trop.
Ceux qui saturent les emplois du temps de leur progéniture, dénoncent le stress scolaire. Ils rêvent d’école Montessori et frisent Stakhanov hors des murs de la communale. Et côté enseignants dont quelques bribes d’autorité tiendraient aux notes, rencontrant les tendances à monétiser des élèves, il conviendrait que les 13/20 soient simplement un moyen de vérification inscrit dans le processus d’apprentissage : action/correction/action. Pour que l’erreur soit formatrice, il faudrait encore qu’on cesse d’être aux taquets, sur la défensive, à demander sans cesse des comptes. Se « choper une bulle » n’a jamais tué personne.
Adultes.
Quand les majeurs démissionnent, de petits caïds prennent la place et les enfants soumis à des choix prématurés ploient sous la charge psychique.  
Les dysfonctionnants dans les classes attirent toutes les attentions ; les éternels dociles s’y feront. Les grandes personnes malheureuses de leur âge qu’elles camouflent, se taisent, ne colmatent même plus les béances trop voyantes. Pourvu que les élèves soient gardés.
Ah ! Les adulescents gèrent et les politiques les flattent, les profs-parents désemparés parent au plus pressé : au conseil d’administration, les représentants des familles participeront au choix des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires). Alors qu’à une époque les militants parents d’élèves passaient à la politique de la même façon que les syndicalistes étudiants entraient dans la carrière, aujourd’hui les politiques qui ne savent plus après qui courir, ont des clientèles à flatter ; fini le temps des instits barbus qui faisaient la loi à l’assemblée en 81.. Désormais maman a bobo et l’état nounou lui tartine son Nutella, les petits feront dodo quand ils pourront. De quoi en perdre son accent circonspect.
Accents.
Pour avoir réagi au rythme affolant des réseaux sociaux, je suis tombé, où vont de plus en plus mes penchants nostalgiques, du côté des regretteurs du facétieux accent circonflexe qui pourtant me posa problème. Et puis à prendre connaissance des modifications proposées nous pouvons nous apercevoir qu’il s’agit de modifications anodines et datées d’une vingtaine d’années. Merci à « L’instit humeur » au blog  recommandé ci contre.
« Ce n’est pas l’orthographe de nénuphar qui est un problème au collège » François Bayrou.
Petit retour sur un autre temps qui percute le nôtre : Defferre, le mari d’Edmonde Charles-Roux, avait installé FO à la mairie de Marseille contre la CGT à l’époque de la guerre froide, ce syndicat tient désormais les élus dans la deuxième ville de France qui a des écoles dans un si lamentable état que nos débats qualitatifs sont renvoyés par le fond. Mais pourquoi avoir attendu tant de temps pour que ce scandale vienne au jour ? 

1 commentaire:

  1. Bon... je vais faire mon avocat du diable.
    Je ne sais pas du tout où on en est avec l'école aux U.S., le pays que "tous" copie, alors que lui, et ses citoyens s'imaginent mettre en place des réformes qui sont chez nous depuis perpétuité, mais..
    Je ne sais pas s'il y a beaucoup de phobies scolaires aux U.S...
    La phobie scolaire fait que l'enfant développe des symptômes invalidants qui l'empêchent de "profiter" de l'école, et tout le monde peut être d'accord que cela est hautement contreproductif.
    Et la phobie scolaire ne se guérit pas avec une bonne paire de baffes bien administrées pour envoyer la progéniture dans le droit chemin. Ce serait... trop pavlovien, trop positiviste.
    Il y a de plus en plus de phobie scolaire, qui produit des enfants qui décrochent.
    Pourquoi ?
    Parce que la pression sociale est très forte. Parce que le modèle de réussite sociale à l'ancienne encourageait tous (et essaie d'encourager encore...) qu'un parcours scolaire sans faute avec le choix de la bonne filière (universitaire, forcément), et le diplôme en poche donnait un droit d'entrée automatique à la réussite sociale, et à une vie sans risque de précarité jusqu'à la retraite.
    Cette foi est démentie par les circonstances actuelles.
    La pression de faire le bon choix pour obtenir une sécurité.. sociale n'a jamais été aussi forte.
    Et cela finit par submerger l'école, à mon avis.
    En même temps que cela submerge les parents.
    Comme tu le sais, j'appelle ça le phénomène de l'aquarium : le moment où les poissons se disent (et pas réalisent) qu'ils sont dans un espace restreint, et ils se mettent à se crêper le chignon pour avoir toujours plus, ce qu'ils appellent.. "survivre".
    Bon, j'arrête là, il faut que je file.

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