dimanche 31 janvier 2016

Orestie. Eschyle, Roméo Castellucci.

Agamemnon a tué sa fille Iphigénie
Alors Clytemnestre, la mère, tue le roi Agamemnon, son mari.
Et Oreste leur fils, pas en reste, tue sa mère Clytemnestre.
Parmi les Euménides, les Choéphores où Cassandre et la Phytie, ont leur mot à dire, le coryphée, chef de chœur, est un lapin, celui d’Alice, au pays des dieux tourmentés, ce qui ne facilite pas la limpidité des affaires.
La triple tragédie familiale datant de 2500 ans a besoin d’être révisée, mais il ne faut pas compter sur les deux heures trente de spectacle pour éclaircir tellement la situation.
Le sur-titrage de la pièce jouée en italien, matérialise une présence du texte indépendante des images présentées sur scène : « je te chie dans la bouche ».
Les fulgurances, la force de certaines séquences mais aussi l’épate-bourgeois facile tiennent beaucoup de tableaux vivants, très art contemporain avec ce qu’il faut de documentation nécessaire au préalable.
Les lumières sont superbes et derrière la gaze qui sépare les spectateurs des acteurs, les choix sont radicaux : atmosphère noire avant l’entracte, blanche dans la seconde partie.
Les corps les plus contrastés sont beaux ; Apollon, avec ses moignons, nous frappe à l’estomac. 
Si le sous titre : « comédie organique ? » vaut pour son adjectif, l’humour de son point d’interrogation est pour moi la seule occasion de sourire dans cette mise en scène violente qui ne fait guère appel aux sentiments, mais essentiellement à nos yeux. Des spectateurs ont reconnu du Fellini, d’autres du Bacon, nous ne voyons pas le temps passer. Un rythme énergique peut contraster avec la lenteur qui n’entraine pas l’ennui tant la poussière du temps doit prendre le temps de retomber, comme le silence accusera les stridences à venir.
Inutile d’énumérer les réussites visuelles, car la surprise fera partie du plaisir. Comme je craignais le côté « gore », j’ai été impressionné, dans le sens où je crois que je conserverai en mémoire quelques images fortes de ce moment important de théâtre.
« Il était Roparant, et les Vliqueux tarands Allaient en gilbroyant » : Lewis Carroll traduit par Antonin Artaud. « Antonin le lapin te demande pardon »
Je ne pense pas que ce soit dans la version grecque d’origine, mais finalement, il y avait quelques brins de  comédie.

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