vendredi 15 janvier 2016

Liberté.

Je ne vais pas m’atteler à une rédaction, genre qui parait-il se raréfie, autour d’un mot tellement lourd, mis pourtant avec désinvolture à toutes les sauces et qui par nature s’échappe entre les paragraphes.
Je vais essayer de surcroit de ne pas trop citer des auteurs oubliés :
« Il existe aussi une liberté vide, une liberté d'ombres, une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison, faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme moderne et guidés par le faux jour. » Jean Edern Hallier
La liberté qui n’avait plus à faire valoir sa licence tant elle semblait aussi évidente que l’air et l’eau, nous ne la voyions plus à l’abri de nos portes blindées. A réinterroger.
Ainsi il me semble abusif, factice et contre productif de prétendre faire exercer son libre arbitre,   à un nourrisson, sponsorisé par papa et maman, pour savoir s’il préfère son yaourt à la fraise ou à la framboise.
Et sur des murs repeints de frais, je ne vois que l’effacement de ce mot si vif,  « libre » lorsqu’il dégouline sur le territoire des autres, alors que cinquante ans en arrière j’aurais tenu le pinceau au moment où on enlevait l’échelle.
En matière d’élevage, je crois bien que ce sont les cadres qui libèrent, leur absence angoisse et fait se couvrir de baillons et de masques les enfants abandonnés. Il y a des barrières à ne pas franchir, quand l’avalanche menace.
Entre deux réveillons, mon libéral préféré se croyait cohérent depuis ses racines croyantes jusqu’à ses engagements barristes en  affirmant qu’il n’y a rien à faire contre le réchauffement climatique : je suis sceptique  face aux climato sceptiques, et il y en a. Parce que terre Gaïa, autre madone, en aurait vu d’autres, il ne s’agirait pas de contraindre les libres propriétaires de 4X4, ni les libres actionnaires des mines de charbon… je ne suis pas d’accord.
Les seuls qui croient à nos frontons où s’écaillent « lib’, ég’, frat’ » sont ceux qui les mitraillent, les autres aux oreilles incrustées d’écouteurs regardent de haut l’école qui n’a plus qu’à laisser les élèves bavarder gentiment. La chaire est faible.
« Qui n’entend qu’une cloche, n’entend qu’un son »
La multiplication des canaux d’information a restreint les choix, et raréfié les confrontations toniques. Se rejouent-elles encore, en dehors des papiers fossiles, les oppositions souverainiste/mondialiste qui avaient pris la suite de communisme contre conservatisme ?
Ou comme l’écrit J.F Colosimo :
« le partage s’insinue entre ceux qui postulent que l’homme est son propre demiurge, qu’il peut se réinventer tous les matins, et ceux qui pensent que l’homme est un être historique, que cette histoire le constitue et l’oblige. »
L’étincelle pouvait naître du frottement de deux options contradictoires, alors que se creusent comme sillons parallèles, des trajectoires qui s’ignorent ou l’inné et le carnet d’adresses sont déterminants. Plus de flamme.
Pas vraiment free.
……………
 Le dessin au début de l'article est paru dans courrier international et Le soleil (Québec) et ci dessous sur le site de Libération sur lequel il convient de cliquer pour qu'il soit lisible.

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