lundi 31 août 2015

Vice versa. Pete Docter.

Merveilleux. Terme à utiliser avec parcimonie, mais comment dire l’inventivité, la subtilité, la complexité mise à la portée de tout public de ce beau film d’animation émouvant et drôle qui nous fait réviser nos fonctionnements en symbolisant finement la mémoire, les affects, les rêves…
« Joie », « Tristesse », « Colère », « Dégoût », « Peur », drôles de petits personnages très vifs, se contrarient aux manettes du poste de pilotage dans la tête d’une petite fille au moment où elle déménage du Minnesota à San Francisco.
Au sortir de l’enfance, ses îles intérieures « Famille », « Amitié », « Bêtises », « Honnêteté »… sont ébranlées.
Comme chez chacun de nous, la « Tristesse » a ses charmes indolents mais la « Joie » aura besoin d’elle, évitant tout dilemme manichéen. Comme dans « Toy story » la nostalgie est au rendez vous et donne une profondeur que bien des films Depléchinesques ou Garelliens n’atteignent guère.
A revoir, parce dans le rythme  échevelé des films d’animation, il est difficile de tout saisir tant les trouvailles sont nombreuses.
Parmi les caisses que trimbale le train de la pensée, les « faits » se mélangent aux « opinions ».
Et tant de scènes seraient à déguster une nouvelle fois.
Ainsi l’abandon de l’ « ami imaginaire » construit de bric et de broc, attachant et pathétique, parmi les billes de verre désormais noircies d’une mémoire qui ne peut tout retenir, est d’une poésie poignante.
S’il y a un domaine où  la rengaine « c’était mieux avant » peut se taire c’est bien dans le domaine de l’animation où les textures sont magnifiques, vagues et nuages plus vrais que vraies, mais de Disney à Pixar comme il est dit sur Chronic’art, c’est toujours  « une figuration de l’angoisse aux couleurs d’un enchantement.»
Tiens, pourquoi ce titre ?