mardi 17 novembre 2015

DOL. Philippe Squarzoni.

300 pages de dessins didactiques datant de 2006 par un militant d’ATTAC, décrivent les méfaits du libéralisme
Retrouver Raffarin, près de dix ans après, n’est pas forcément excitant, mais les vives critiques qui lui étaient alors adressées peuvent convenir aux  apparents teneurs de manettes d’aujourd’hui. La distance dans le temps souligne des changements majeurs dans les mentalités, les urgences politiques, elle marque également la permanence des préoccupations, voire l’accentuation des problèmes.
C’est qu’il est question de la planète, de la faim dans le monde. Le titre « Dol » qui signifie en droit : « une manœuvre déloyale, destinée à faire conclure un contrat à des conditions désavantageuses pour l'autre partie », convient donc pour qualifier la politique de Jacques Chirac élu avec les voix de la gauche qui amorça une remise en cause des retraites, des assurances chômage et maladie, une remise en cause des services publics, un désengagement de l’état. Et sur fond d’exploitation de l’insécurité,  nous revivons l’irrésistible ascension de Sarkozy. Avec le devenir du « non » au référendum sur la constitution européenne de 2005 qui pèse encore sur la vie démocratique du continent.
C’est du lourd. Mais la forme ne facilite pas la lecture : sont dessinés des collaborateurs du Monde diplomatique avançant leurs analyses et même si des figurines apparaissent pour agrémenter les discours complexes, elles n’allègent guère le propos.
Bien sûr que la rigolade omniprésente qui  ponctue nos journées d’informations désolantes est nocive, mais un brin d’humour, quelques contradictions auraient dynamisé le cours magistral. 
Les silhouettes de M. Propre, Chaplin, Pinocchio, Picsou m’ont paru bien conventionnelles et la couverture  où deux phares éclairant une ligne blanche sur une route dans la nuit pour signifier la continuité des politiques UMPS n'est guère surprenante.

1 commentaire:

  1. C'est marrant comment nous relisons le passé, et combien le passé se prête à des relectures, n'est-ce pas ?
    Cela devrait nous faire réfléchir sur le statut de la vérité, mais il n'y a pas grand chose qui nous fait réfléchir en ce moment, en dehors de nos miroirs.
    Je remercie toujours Jacques Chirac d'avoir résisté à la pression américaine d'embarquer la France en Irak.
    Et je constate que, quelle que soit la gauche, elle lèche toujours les bottes américaines. Et que cela ne nous fait pas réfléchir non plus.
    Navrant.

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