samedi 17 octobre 2015

6 mois. N° 10. Automne 2015.

300 pages de photographies dont chacune apparait d’autant plus unique que nous sommes recouverts d’images.
Evitant de trop séjourner sous les fourches caudines des perches à selfie, ce semestriel permet de trouver des éléments de réflexion qui vont bien au-delà d’un cadrage ou d’une lumière.
Les photographes en majesté ici nous invitent à la modestie en même temps que se cultivent nos envies de photographier.
Ce numéro comme son cousin XXI le fait avec l’écrit est centré sur un thème principal :
« Un milliard de touristes et moi et moi », en suivant un groupe de chinois visitant l’Europe, lors d’une croisière en bateau parmi les 1500 passagers, ou sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Partout se pose la question de l’image, tout en évitant quelque posture méprisante de la part des auteurs.
Les formats sont variés : quelques images de la vie de Nidaa Badwan enfermée dans sa chambre comme l’est son pays la Palestine, intenses.
Et quoi de plus banal que des  photos d’anniversaire ?  A travers cet évènement chez les riches ou les pauvres, les blonds ou les bouclés, une néerlandaise donne un aperçu excellent de la diversité de son pays.
Shahidul Alam du Bangladesh est mis dans la lumière : un sacré caractère !
Loin des sympathiques pères au foyer suédois
ou des Coréens du Sud qui fréquentent des établissements où l’on simule sa propre mort : «  La mort qui guérit », « l’académie du cercueil »,
voire des élèves d’un LEP au pied des Pyrénées dont un prof chargé de présenter les métiers du bâtiment dans un collège du coin raconte :
« Quand je me suis présenté, les gamins se sont mis à rire »…
Variété, puissance : le quotidien d’un obèse, l’épopée d’un météorologue solitaire près du cercle polaire qui, lorsque le bois de chauffage est venu à manquer a arraché les planches du vieux phare voisin pour les brûler.
La photobiographie de la Pythie, Patti Smith, le souvenir d’une expédition dans l’Everest en 1953 avec Hillary et Norgay le sherpa à présent cité, l’album de famille d’une petite trisomique « vulnérable et sereine » …
«  La photo, c’est l’instinct de chasse sans l’envie de tuer, on traque, on vise et clac ! Au lieu d’un mort on fait un éternel » Chris Marker.

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