lundi 11 mai 2015

Jauja. Lisandro Alonso.

Jauja signifie une « terre d’abondance et de bonheur »  dont le réalisateur dit lui-même :
 « La seule chose que l’on sait avec certitude, c’est que tous ceux qui ont essayé de trouver ce paradis terrestre se sont perdus en chemin. » Au bout de l’ennui, je me suis perdu.
De surcroit à la recherche de clefs pour contredire mon incompréhension de ce film au format presque carré qui eut pu me séduire, je suis tombé sur "Chronic'art.com" :
« Sans abandonner la veine immersive de ses précédents films, Alonso glisse ici un jeu fictionnel aussi simple que labyrinthique, perdant son protagoniste entre le tissu du rêve et la mousse du réel ».
Me voilà replongé en « milieu aquatique profond standardisé » des circulaires ministérielles absconses qui firent récemment nos délices amers.
Heureusement que le format de la projection est raccourci dans sa dimension horizontale parce que le temps mis par Vigo Mortensen pour traverser l’écran est déjà considérable. La pampa qu’il arpente est pompante, la poésie appuyée par des images de ciel étoilé se retourne contre elle-même, genre tapisserie comme on n’ose même plus  en proposer dans les Foirefouille les plus kitchs.
La non vérité psychologique est une vertu pour certains critiques qui ont dû se régaler : la jeune fille part au  désert comme on va faire un tour après le dessert. Le récit d’une quête doit générer une attente, une tension. Ce fut pour moi, l’envie d’arriver au plus vite au générique de fin, suite à une hypotension née de la lenteur d’une déambulation qui laisse tout le temps pour repérer les invraisemblances, les symboliques appuyées, la vacuité d’un propos hors du temps.

3 commentaires:

  1. Je n'arrive pas à savoir si ça me tente ou pas...
    A vrai dire, notre époque pourrait trouver Lampedusa kitsch, alors...
    Pour les propos hors du temps, quel sens ça a dans une civilisation qui porte sa hache sur la mémoire ?
    A voir...

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    1. Les avis sont partagés, j'ai une amie qui a bien aimé. J'aime bien ton expression "porte la hache" bien que ce soit un outil qui demande de la force de l'énergie: la mémoire s'efface surtout par indifférence.

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  2. Comme dirait ma belle mère... "c'est compliqué".
    Certes, la lassitude, la fainéantise, (feignantise ?...), le manque d'élan vital ont raison de toutes les volontés, et les énergies, mais "nous" travaillons frénétiquement pour détruire notre mémoire à l'heure actuelle.
    Après tout, on n'est pas à une contradiction près, hein ?

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