mercredi 7 janvier 2015

Iran 2014 # J 13. Damavand

Nous partons vers les 9h en compagnie de la femme d’Ali emmitouflée dans un imperméable beige et un foulard noué comme nos mamans. Nous commençons par les emplettes en ville et le plein d’essence (0.178 euro par litre, un des prix les plus bas du monde). Puis nous prenons la route vers le volcan Damavand (5610 m). A peine quitté le centre ville, nous devons rebrousser chemin car la route est barrée par la police. Pas d’hésitation : Ali, notre chauffeur, connait une autre solution pour atteindre le parc national. Au poste d’entrée, un militaire fort courtois palabre puis monte fouiller le fond du minibus tout en s’excusant du dérangement. Nous croyons comprendre qu’il vérifie si nous n’avons pas de tente et l’intention de séjourner plusieurs jours dans le parc, notre autorisation de passage étant valable pour un seul jour. Nous franchissons la barrière et continuons la montée sur une piste poussiéreuse qui se révèle assez fréquentée. Après un bon nombre de kilomètres en montée, puis une descente sérieuse où nous trouvons en bas un poste de surveillance, nous roulons sur un plateau entouré de montagnes aux stries artistiques, d’où nous apercevons majestueux et nettement plus haut, le Damavand.
Nous stoppons au premier campement de nomades, les troupeaux de chèvres et de moutons y convergent guidés par des bergers à pied ou montés sur des ânes, soulevant la poussière au bruit de leurs sonnailles. 
Nous reprenons la piste encore un bon moment  et nous croisons de nombreux campements mêlant tentes traditionnelles en grosses couvertures marron retenues par de grosses aiguilles de bois aux tentes Quechua aux couleurs plus voyantes dans ce paysage minéral. 
M. Ali s’arrête auprès d’une source s’écoulant dans un large cratère et remplit son bidon d’eau à la gamelle une fois son tour arrivé.  Après nous être égarés, nous poursuivons dans la bonne direction jusqu’à une aire de pique-nique déjà occupée par plusieurs voitures au milieu de ruisselets serpentant parmi des détritus et des restes de feux de camp témoignant de passages nombreux. 
Pendant qu’Ali et sa femme préparent le barbecue  et les brochettes de poulet et tomates, Haleh nous entraine dans une petite promenade apéritive où nous devons traverser ruisseaux et marécages qui conduisent à une source.  Nous ramassons quelques pierres vert-bleu qui ressemblent à de la turquoise, aux couleurs avivées par l’eau. Après nous être restaurés, nous partons en randonnée sur le plateau, rencontrons des nomades dans leur campement. Certains élèvent des poules, des dindes ou des canards dans des enclos grillagés, les chiens grognent un peu et les gens ne comprennent pas pourquoi nous marchons puisque nous ne sommes pas bergers. Ils posent des tas de questions à notre guide Haleh. Un 4X4 s’approche et propose de nous conduire à la cascade que nous n’aurons pas le temps d’atteindre si nous poursuivons à pied. Notre guide vénérée avait rencontré au cours du pique-nique la famille du conducteur et son charme et savoir faire une fois de plus vont permettre d’optimiser la balade. 
Nous nous entassons donc dans le véhicule et nous débarquons à la cascade. Nous empruntons à pied un sentier qui la longe, mais seuls les plus sportifs grimpent comme des chèvres jusqu’au bout. Nous rencontrons des jeunes gens dont l’un nous joue un air de sitar malheureusement inaudible à cause du bruit de l’eau. Nous retournons d’un bon pas jusqu’au minibus et après nous être désaltérés avec une pastèque, nous reprenons le chemin du retour dans une belle lumière de fin de journée. Au poste de surveillance, Hussein sa femme et son frère s’impatientent : l’autorisation de passage de deux clients ne semble pas convenir. Le chemin est encore long jusqu’à Rudehen. Levés à 6h 30 nous arrivons à 21h, les magasins sont encore ouverts, nous achetons de gâteaux et de l’eau. Une douche bienfaisante pour se débarrasser de la poussière avalée, un repas copieux, il est tard lorsque j’arrête le journal.
D’après les notes de voyage de Michèle Chassigneux.

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