mercredi 3 décembre 2014

Iran 2014 # J8 après midi. Hispahan.

Les restaus ouverts sont rares en période de ramadan et celui de l’hôtel n’enthousiasme pas notre guide. Elle nous propose  d’acheter des plats traditionnels : Haleem ( mouton), et Khoresht Bademjoun ( purée d’aubergines), Mast (yaourt), et de nous installer pour faire dinette dans une chambre en se servant de la vaisselle des kitchenettes.
Vers 14h 30 nous visitons le palais Ali Qapou ou « haute porte ». Ici point de carrelages ou mosaïques mais des fresques, des trompe-l’œil de drapés dans les étages inférieurs, beaucoup plus finis sur la terrasse en hauteur où trône encore un bassin sans eau en pièces de zinc assemblées pour assurer l’étanchéité. 
D’énormes piliers de bois, véritables troncs surmontés de chapiteaux en forme alvéolée, supportent un plafond magnifique en marqueterie avec parfois des miroirs mais il s’effondre par endroits et nécessite une rénovation.
Le roi pouvait de cette terrasse assister aux défilés militaires ou aux parties de polo, courses de chevaux, combats d’animaux sauvages ou exécutions capitales. Les fresques des murs sont rosées, mais cette couleur semble en fait provenir d’un enduit sur lequel on plaquait des feuilles d’or dont il subsiste quelques traces discrètes.
Parmi les fresques il y a de vrais tableaux proches de ceux de la renaissance européenne avec des personnages à côté de fenêtre, scènes qui voisinent avec des oiseaux, des arabesques d’une grande délicatesse. En grimpant les hautes marches nous arrivons au sixième étage, il abrite la salle de musique, telle que nous n’en avons jamais vue.
Elle est richement décorée de stuc évidé en forme d’instruments, caissons de résonance pour l’amélioration de l’acoustique : une pièce originale, curieuse avec des découpes inédites, inimaginable.
Nous consacrons le reste de l’après midi à la découverte du bazar, répondant aux questions des iraniens un peu plus intéressés qu’ailleurs. Nous croisons « Fernandel Don Camilo » qui souhaite se faire photographier puis nous nous laissons séduire par un homme au français impeccable qui nous parle de l’émission « Des racines et des ailes » dont les réalisateurs sont venus filmer le travail de son grand père. Nous apprenons que la température en Iran  cette année est supérieure aux moyennes habituelles de 3 ou 4 degrés.
Il nous attire dans son atelier pour nous montrer la peinture des tissus au tampon « pour le plaisir des yeux ». Nous ferons d’autres achats, le même homme au retour nous propose de voir les tapis de son oncle « rien que pour voir » et boire un thé… et nous repartons avec un tapis, appréciant la technique habile des vendeurs.
Pendant que nos compagnons retournent au bazar et trouvent un café expresso avec possibilité de fumer le narguilé qu’ils souhaitent  fréquenter à nouveau, nous découvrons un petit jardin rafraichissant avec un jet d’eau et  parcouru de canaux. Une dame nous propose de partager son repas.
Nous dinons dans un restaurant typique, sans table ni chaise. Le repas est servi sur des divans sur lesquels nous nous asseyons en tailleur autour d’une nappe en plastique  que le serveur replie à la fin en emportant les reliefs du repas. A côté de nous quatre étudiantes en français nous abordent en souriant. Au menu : ragout de lentilles ou pois cassés, riz, crème safranée et galette de… riz grillé. 
D'après les notes de Michèle Chassigneux.

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