dimanche 12 octobre 2014

Six personnages en quête d’auteur. Pirandello.

" File la laine, filent les jours
Garde ma peine et mon amour
Livre d'images des rêves lourds
Ouvre la page à l'éternel retour. "
Une petite fille chante, elle est à l’âge où l’on joue dit-on à faire semblant, au cœur de cette pièce où le théâtre se joue dans le théâtre ; des personnages venant supplanter des acteurs en train de répéter.
Miroirs : où est le vrai ? Qui pourra dire la douleur ? Qui suis-je ?
La comédie dramatique de 1920, de genre philosophique, passe très bien grâce à l’humour, au dynamisme des acteurs, à l’évidence de la mise en scène, à sa poésie.
A l’heure où l’exposition de soi nous fait des gros nez en selfie, le metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota élargit le propos :
« Est-ce parce qu’aujourd’hui, il nous semble que la réalité s’est substituée à l’idée, que la figure de ce monde passe et n’est qu’une illusion, que nous croyons que le monde entier est une scène? On a plutôt aujourd’hui le sentiment que l’illusion a gagné les corps et les âmes, et engendré ce malaise de sujets irrémédiablement divisés. » 
Nous sommes bien au-delà d’un questionnement sur le monde du théâtre, nous révisons les mots qui tournent autour de la vérité : le mot « représentation », voire « arrête ton cinéma ! ».
Le théâtre ou le roman ne disent-ils pas les faits plus fidèlement que le visible, le trop évident ? J’adore discuter de l’indiscutable.

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