mercredi 24 septembre 2014

Iran 2014. Le matin à Shiraz.

Nuit courte mais reconstituante grâce à une bonne température. Nous partons à pied vers le centre, les « welcome » et les « where are you come from ? », nous accompagnent lancés par des hommes ou des femmes souriants sans intentions mercantiles. Nos photographes fous se défoulent, le mot « axe »  signifiant « photographie » servant de Sésame, sans aucun refus à leurs demandes ou répondant aux sollicitations d’une population amusée et curieuse.
Sur un marché des poussins sont colorés en rouge ou orange, par contre les garçons croisés dans la rue restent sobres : pas de teinture platine ou de coupe footballistique. Haleh  notre guide a pris en charge un groupe de filles asiatiques logeant dans notre hôtel et se dirigeant comme nous vers la mosquée Nasir-ul Mulk. Mais nous trainons trop à leur goût et elles nous distancent assez vite. Nous cheminons à travers les rues aux maisons de briques très simples, risquant de tomber dans des caniveaux de belle taille à la moindre distraction. Nous sommes frappés par la propreté de rues, quelques tags, pour nous illisibles, proposent des publicités. Les dessins des mosquées ou mausolées figurent sur les murs accompagnés d’une flèche indicative. Traverser la rue se révèle  parfois périlleux : aucun des feux ou stop ne régule la circulation, chacun se faufile au mieux et pour tous, c’est « Chiraz les murs » d’après le mot d’un auteur qui n’a pas demandé de droits.
Au cours de notre déplacement, Haleh nous montre un palais reconverti en café restaurant où il aurait fait bon prendre une boisson dans le jardin face au bassin rafraîchissant si ce n’était fermé pour cause de ramadan. Nous atteignons en flânant la mosquée Nasir-al-Molk, le seul endroit où nos croisons quelques touristes, d’origine asiatique, qui ne constituent pas cependant une horde déferlante, tout aussi appliqués que nous à respecter les coutumes locales notamment l’habillement excessif par ces chaleurs et le port du voile.
Le bâtiment qâdjâr du XIX° siècle est recouvert de faïences représentant surtout des roses, d'où son surnom/ la mosquée rose.
Un bassin rectangulaire avec des poissons rouges  marque le centre d’une cour, deux salles de prières se font face : l’une hivernale, l’autre estivale. Nous enlevons nos chaussures pour pénétrer dans la plus travaillée des deux, celle de l’été qui sous ses tapis rouge cache un sol turquoise. La lumière filtrée par des vitraux colorés est douce et chatoyante, deux rangées parallèles de six colonnes la séparent et sur les tapis rouges attendent des pierres de prières posées sur de rubans verts. Ces pièces en terre cuite permettent à ceux qui ne peuvent pas se prosterner de se frapper le front.
Les plafonds sont travaillés en alvéoles multi facettes( muqarnas) comme les deux côtés (N et S) de la cour. La salle de prières hivernales, plus sobre, abrite un puits et un couloir enterré destiné à tenir l’eau au frais. Nous passons ensuite au mausolée des enfants des imams dans une jolie courette mitoyenne ombragée par un oranger aux fruits amers. La salle plus petite offre un sol en albâtre recouvert de tapis. Au centre une cage de verre recueille les tombeaux et les billets de banque tenant le rôle d’ex-voto.
A la sortie de la mosquée, nous rejoignons la citadelle de Karim Khan en passant par le marché couvert du même nom. Nous sommes accostés  toujours sans insistance mais avec gentillesse, soit pour nous proposer de l’aide, soit pour nous faire goûter quelque spécialité locale et exotique. Il fait presque frais dans les galeries marchandes.
Haleh attire notre attention sur les heurtoirs de lourdes portes en bois massif qui apparaissent toujours par deux, aux formes suggestives et correspondent aux visiteurs hommes ou femmes.
Nous débouchons sur la forteresse du XVIII° rénovée, qui comme le célèbre monument de Pise, possède une tour curieusement oblique suite au sol qui a bougé. Le soleil tape et se réfléchit sur la pierre et la brique de la couleur des collines alentour. Sur le chemin du retour, vers l’hôtel, nous changeons de l’argent et essayons de comprendre la monnaie : 4000 Tomans= 1€ environ ; il faut distinguer les Tomans des Rials : il suffit d’enlever un zéro aux Rials pour parler en Tomans.

1 commentaire:

  1. Je suivrai avec un très grand intérêt votre périple dans ce pays, d'autant que tu vas me faire vivre une authentique dépaysement à ce que je vois.
    Je note déjà combien tu prends la peine de ponctionner des idées que je n'ai que trop reçues...
    Un beau voyage en perspective. Merci.

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