samedi 13 septembre 2014

Crocodiles. Philippe Djian.

Ces nouvelles datent de 1989 et dans le moteurs de recherche de nos appareils, ce recueil de 147 pages vite lues ne figure plus guère que chez les soldeurs ou  bien dans une définition  sans surprise du saurien, alors que le seul moment où apparait le mot dans le livre de Djian c’est quand un vieil écrivain faisant un récit de pêche à un enfant dont il héberge la mère lui décrit des arbres qui ressemblent à des crocodiles.
Habileté du titrage pour des portraits efficaces et impitoyables qui permettraient de disserter sur une sensibilité cachée sous une peau dure. Mais les écrivains souvent mis en scène même s’ils sont peu commodes deviennent vite familiers par l’efficacité de l’écriture du plus américain de nos french scripteur.
« Cette manie de  ne pas compter leurs efforts - en hiver, les femmes cueillaient des perce-neige, à peine de quoi payer l’onguent de leurs engelures - cette obstination à croire que la sueur était la réponse à tout. »
Même si les histoires de haine finissent mal en général, les sentiments peuvent aller vers la tendresse sans s’y vautrer… surtout pas ! La violence y éclate le plus souvent avec une nature qui participe à la rudesse des vies.
« Je n'attendais plus rien de la vie. La mort ne m'effrayait pas. Il me restait encore quelques bons livres sous la main et il y avait encore de beaux saumons en perspective, mais rien qui ne me retenait vraiment. Cette idée que ma dernière heure approchait n'éveillait aucune amertume en moi. Je n'étais pas pressé mais je ne souhaitais aucun sursis. Je n'aurais pas su qu'en faire. » 
Dans ces existences où les personnages ne se sentent pas à leur place, les coups de cœur sont précieux  alors pas de demi-mesures:
« C’est alors qu’elle est entrée […] J’ai senti quelque chose se déchirer à l’intérieur de ma poitrine. J’ai rapidement baissé les yeux et tenté de disparaitre à six pieds sous terre tandis qu’elle traversait la chambre.

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