mercredi 11 juin 2014

Musée archéologique Saint Laurent à Grenoble.

L’église désaffectée en 1980, était classée depuis Mérimée aux monuments historiques.
Aujourd’hui, il ne convient plus de dire « visite de l’église Saint Laurent » mais  au « musée » tant les nouveaux aménagements ont sublimé les lieux par des moyens numériques adaptés, des éclairages judicieux, une pédagogie plaisante. La promesse d’un « décryptage de la crypte » est tenue.
Si l’enveloppe extérieure du XIX° est conservée, la mise en évidence des différentes strates de l’histoire du bâtiment est habile et originale.
Depuis le IV° siècle, un cimetière existait hors les murs, sur la rive droite de l’Isère en face de la bourgade qui aura besoin d’agrandir ses fortifications jusqu’à l’époque  d’Haxo, « le Vauban du XIXème siècle ».
Le lieu fut occupé par des sépultures successives qui ont pu atteindre le nombre de 1500, au moment où le nom de Gratianopolis (ville de l’empereur Gratien) supplanta la dénomination gauloise de Cularo.
Une église cruciforme fut édifiée au dessus des tombes et mausolées .
Puis en 800 une nouvelle bâtisse avec sa nef s’éleva après d’autres reconstructions dont la crypte, dite de Saint Oyand au VI° siècle, très bien conservée, qui reste un rare exemple d’édifice du haut moyen âge encore debout avec ses agneaux et colombes des premiers temps chrétiens.
En l’an 1000 des bénédictins s’y installèrent, ils y prièrent jusqu’en 1790, mais du cloître il ne reste que les fondations.
Mosaïques, peintures, sculptures, vitraux témoignent des différentes époques, ainsi au plafond  se remarquent des svastikas qui n’étaient pas au XIX°, au moment où elles furent peintes, le symbole nazi. Parmi les objets découverts dans les sépultures, un grain de chapelet en forme de tête de mort est remarquable.
Un saint Pierre se devine sous une maçonnerie du XV°, après une vue d’ensemble du site où au dessus de la crypte apparait l’église carolingienne, puis romane jusqu’aux quatre évangélistes peints sur la voûte du chœur autour d’un christ en majesté.
Sur un vitrail,  le saint patron du lieu, Laurent, présente les pauvres à l’empereur comme étant « le trésor de son église », cette impertinence lui vaudra le supplice du grill représenté par ailleurs sur une toile peinte en 1850.
Le site internet http://www.musee-archeologique-grenoble.fr/ est à la hauteur du dispositif mis en place depuis 2011. La visite est gratuite.

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