dimanche 27 avril 2014

Vortex Temporum. Anne Teresa de Keersmaeker.

Le groupe Ictus joue la musique spectrale de Gérard Griset qui disait : « Nous sommes des musiciens et notre modèle, c’est le son, non la littérature, le son, non les mathématiques, le son, non le théâtre, les arts plastiques, la théorie des quanta, la géologie, l’astrologie ou l’acupuncture. »
Les danseurs viennent sur le plateau et dansent dans le silence.
Il fallait bien chez De Keersmaeker qui tricote si bien la danse avec la musique que dans un troisième temps les danseurs rencontrent la musique. Une musique pas facile à apprivoiser mais que les mouvements des corps rendent plus fluide. Les  courses à l’envers reprennent  leur bon sens, les galopades s’amorcent, des duos fragiles apparaissent, des harmonies s’ébauchent et s’il faut se raccrocher au titre qui signifie « Le tourbillon du temps » nous sommes dans l’ambigüité qui s’affiche en latin pour une certaine universalité, en réalité destinée à une caste lettrée.
Je suis en face d’un tournoiement parfaitement réglé comme si je regardais un documentaire sur le ballet des planètes de notre système solaire dont « le silence  éternel des espaces infinis m’effraie » avec Pascal. Cette musique vivante est intéressante à aborder, d’ailleurs l’initiation ne dure qu’une heure. En 2008 ATDK était venue à la MC2, mon billet était bref :
Les spectacles nous contraignent et le jeu avec le temps est une découverte renouvelée. Avec cette musique nous restons dans l’attente comme si les instruments n’en finissaient pas de s’accorder mais quand la lumière s’éteint sur un dernier geste discret et central du chef d’orchestre nous venons d’éprouver l’épaisseur de l’instant, de goûter la justesse de gestes dont le prix tient à leur brièveté, à leur inventivité, à leur évidence

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