vendredi 14 mars 2014

Saint Egrève : pâles municipales.

En dehors de quelques affiches déchirées ou collées par-dessus, par chez nous, les pâles municipales déclenchent  bien peu de passion.
A propos d’un article précédent http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/02/la-gauche-saint-egreve-cul-par-dessus.htmlcertains m’ont fait savoir qu’ils avaient ressenti quelques picotements, mais aucune objection sur le fond n’a été avancée, seul l’affect était convoqué.
Pour des adeptes de la controverse, voire de la démocratie, l’acceptation de la contradiction ne semble pas forcément mûre. Verdeur persistante et reproduction à tous les étages des phénomènes de cour avec copinage et contentement de soi, «  tout va très bien, madame la marquise ».
Alors comme je goûte fort peu les « faut pas dire », je m’en remets à qui pourra me détourner de la pente vers laquelle je me dirige : celle de voter pour la maire sortante.
Voilà au moins une énigme résolue pour tous ceux, dont je fus, qui nous étonnions de la contradiction de l’électorat de la ville se situant à droite pour les municipales, à gauche pour les autres élections: j’en suis.
Comme souvent le vote n’est pas une adhésion mais une répulsion et comme le blanc ou l’abstention me paraissent  des postures adolescentes, vais-je trahir des années de militance à gauche ? Mais où est-elle en réalité ?
J’avais développé par ailleurs  http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/11/gauche-saint-egreve-la-fosse.html   quelques arguments, quelques humeurs. Quand j’apprends qu’une de mes camarades avait été approchée par les quatre listes en présence, c’est bien que nous sommes en plein méli mélo et que la distance entre les concurrents est plutôt mince. Dans les réunions publiques, les colistiers dont les noms sont avancés ne sont pas forcément présents, certains étiquetés n’apparaissant que tous les sept ans, leur participation à la vie citoyenne ayant été  fort discrète hors période électorale.
Pour la confusion, nous sommes servis.
Le parti socialiste se trouve à la remorque de revanchards conservateurs qui avaient contribué fortement à annihiler toute ambition pour la ville, quand devait s’édifier un lycée… alors que la gauche était aux affaires. Pas de projets.
Le parti communiste essaye de sauver l’honneur mais son programme semble bien court aussi, le sigle clignote encore, l’étoile rouge est morte depuis un moment. Jusqu’à maintenant le seul domaine  abordé dans son tract concerne la MJC alors qu’aucune expression de sa part n’avait émergé quand le sort du pôle jeunesse se jouait, contrairement à Tania Bustos qui a tenu jusqu’à l’aube, vaillante petite chèvre de M. Seguin.
Les verts ne gagneront pas, mais ils gèrent leur boutique en n’osant pas rappeler les enjeux cruciaux qui se posent. Alors qu’ils avaient été les seuls au cours de la législature passée à poser timidement la question du logement, je n’ai pas vu de proposition de densification de l’habitat qui éviterait tant de déplacements polluants.
Pour les référents nationaux, il suffira de citer Guérini, Woerth, Placé ou un  candidat périgourdin  du Parti de Gauche traité de " parent pouilleux" par son chef … Bien sûr que ma sévérité va vers la gauche puisque la vertu et l’espoir de plus de justice étaient là, les arrivistes en face avec leur goût du pognon ne m’intéressent guère, la casaque aux couleurs défraichies qui fut portée par Cahuzac n’attire plus les parieurs.
Kamo qui place justement les enjeux à la Métro, tout en flattant une identité saint égrévoise de carton pâte a réalisé la plupart de ses promesses dont certaines propositions figuraient dans le programme de notre liste d’opposition, et elle a eu le courage de ne pas brosser son électorat toujours dans le sens du poil. Elle n’a pas d’adversaire à droite, à moins que ceux là s’y prennent « autrement ». Quand j’entends : « elle n’est pas gentille », j’aurai tendance à préférer cette attitude à la démagogie qui prend ses aises dans la période. Ses propositions sont pourtant maigrichonnes et le seul argument dans l’air du temps de ne pas augmenter les impôts, témoigne qu’au bout de deux mandats, les équipes, si équipe il y eut, s’essoufflent.
« Le poumon, le poumon, vous dis-je.»
...............
Dans le Canard de cette semaine: 

5 commentaires:

  1. Bon, pour quelqu'un qui n'habite pas Saint-Egrève... c'est du chinois!!!

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  2. Quelques petits rappels...
    Il y a plus de dix ans maintenant j'ai lu le magistral livre du pater J.K. Galbraith "The Affluent Society". (Je crois que c'était celui-là... à moins que ce ne soit les 200 et quelques pages que j'ai lues de son livre sur la technocratie : "The Industrial Society". Pas de titre français qui me vient à l'esprit.)
    Comme je m'époumone à dire depuis pas mal de temps, une lecture attentive de Galbraith fait ressortir combien la démocratie où les choses sont censées se décider par la participation, et à court terme, est incompatible avec la planification nécessaire à l'urbanisation dans notre monde INDUSTRIEL et pas post industriel pour deux sous.
    Galbraith fait également ressortir sa perplexité en constatant que les citoyens, se gargarisant du mot "démocratie" sont incapables de voir ce paradoxe sous leurs yeux. Combien les citoyens sont encore à l'époque de la révolution française (à moins que ce ne soit les trente glorieuses...) quand le monde moderne a enterré cette époque.
    Saint Egrève rencontre un problème difficile, de mon point de vue. La commune se fait engloutir dans la ville de Grenoble.
    Quel pouvoir de décision pour le maire de Saint Egrève, pour les habitants de Saint Egrève dans le métropole de Grenoble ? Quelle.. indépendance de politique possible ?
    Et comment un maire nouvellement élu, un... amateur ? très amateur dans un contexte où le boulot de maire est un plein temps, et où les enjeux... politiques et technologiques sont de plus en plus compliqués pourrait-il faire l'affaire ?
    Comment quelqu'un d'autre qu'un professionnel de la politique pourrait-il être à la hauteur de nos enjeux actuels ?
    Et faut-il s'étonner que les citoyens s'aperçoivent que, pour le bien de la planification (on peut appeler cela aussi "gestion des populations"...) les décisions sont prises bien loin d'eux, par d'autres qu'eux, et qu'ils n'ont pas... le temps ? la capacité ?, même.. le désir ? de faire des choix dans la complexité croissante de nos quotidiens ?
    Ce que les gens n'avaient pas encore vu à l'époque où Galbraith écrivait, et bien, ils commencent à bien voir maintenant.
    Et pour vouloir densifier l'habitat, je vois bien que tu es un citadin, Guy.
    Il y a un certain nombre de personnes qui ont quitté le centre ville de Grenoble pour venir respirer l'air de la proche campagne. Les rats de la campagne et les rats de la ville ne partagent pas les mêmes traits de caractère.
    Il y a deux jours je parlais avec un Monsieur qui a passé 70 ans à Saint Egrève. Inutile de dire qu'il ne le reconnaît plus.
    Que dire ?
    Que nous devons tous être.. raisonnables, logiques, rationnels, tolérants, etc etc ?
    Tu devrais ne pas être trop naïf maintenant pour savoir que l'homme est capable de cela quand il perçoit que tout va bien.. pour lui, et pour ses proches.
    Mais quand il commence à en souffrir ?
    Il est un animal parmi d'autres...
    Une histoire pas si lointaine que cela devrait nous donner matière pour y réfléchir.
    Cela ne m'étonne pas plus que cela que ces élections soient si fades. Fades comme les citoyens que nous sommes ?
    Peut-être.

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  3. Oui, déjà je suis souvent dans l’embrouillamini, alors mon dilemme face à la confusion politique à St E m’embarrasse, et je ne suis pas le seul à avoir du mal à retrouver des valeurs sûres. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un escrosarkosiste en face comme à Grenoble. Merci de vos critiques de vos contributions, de votre fidélité. Dans l’empilement des lieux de pouvoirs, la Métro me semble un lieu pertinent, et c’est vrai qu’à l’échelle d’une petite ville les enjeux sont symboliques. Je suis devenu urbain mais j’ai vécu longtemps à la campagne, je trouve que c’est bien une ville qui se transforme : les infrastructures de notre commune peuvent accueillir encore de la population. Le mitage des paysages, les temps de transport, les particules qui en découlent… imposent un lieu de vie à proximité des lieux d’emploi

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  4. Difficile en effet d'avoir à Saint-Egrève une politique municipale indépendante de celle de Grenoble... Saint-Egrève, c'est Grenoble. Je doute qu'il y ait beaucoup de nos jours de gens qui choisissent d'habiter Saint-Egrève pour être loin de la ville... nous ne sommes plus au temps de Stendhal et je suis d'accord avec toi, Guy, qu'il vaut mieux densifier l'habitat si on veut limiter ce que nous voyons: l'étalement des territoires rurbains avec la pollution qui en découle des transports par voiture individuelle et la désolation de zones dépourvues d'identité. De ce point de vue, je soutiens la construction du nouveau quartier de l'Esplanade (qui, de plus, va apporter des innovations intéressantes).

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  5. Je suis en train de lire Konrad Lorenz, "L'agression, une histoire naturelle du mal".
    Ce serait... logique, raisonnable, rationnelle, et... utopique de continuer à densifier l'habitat des villes.
    Mais nous sommes logiques, raisonnables, rationnelles jusqu'à un certain point. Et après, l'effet de surpeuplement contribue à relâcher notre capacité d'identité à notre prochain, je crois. Mettons.. notre capacité de nous identifier à la souffrance de notre prochain.
    Vous êtes trop raisonnables, les gars... c'est une maladie particulièrement française, je le crains.
    Je crois que nous subissons les effets de trop d'années de croyance naïve dans notre toute puissance, et de notre capacité de NOUS maîtriser, et nous contrôler. Ça... je n'y crois pas trop. Et je ne veux pas y croire non plus car le jour où nous parvenons vraiment au zéro risque dans la gestion de La Population Mondiale, j'espère que je ne serai plus.
    Il y a bel et bien des choses pires que la mort... de mon point de vue, en tout cas.

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