lundi 3 février 2014

Le démantèlement. Sébastien Pilote.

Le Film apparu à Grenoble furtivement une semaine avec un seul créneau horaire, revient dans la programmation de la biennale de Cinéduc vendredi 21 février à 20H45,  à l’Ecran Vagabond du Trièves à Clelles.
Comme une de ses filles vivant à Montréal a besoin d’argent, un éleveur de moutons vend sa ferme. Pas de discours solennel sur la terre ou de pathos sur une vie de travail qui s’achève : le film est juste, simple, et beau. En accord avec ce milieu peu bavard.
Un petit fils qui vient rarement voir son grand père maladroit nourrit un agneau au biberon. Le tableau pourrait être niais. Il est bouleversant. J’ai pu lire au moment du festival de Cannes qu’il s’agissait d’un « géronto-drame », combien de fois des œuvres mineures nous ont interpelés bien plus intensément que des monuments ?
Je sais la brutalité de la vente d’une ferme, d’un troupeau, et au bout d’une carrière consacrée parait-il à la transmission, la réponse à la question : « que reste-t-il ? » tient au mieux dans une boite d’allumettes. Et c’est tant mieux. Merci de ces rappels essentiels qui font rire un peu trop fort quand un copain bien intentionné traite le têtu sexagénaire de niaiseux.

1 commentaire:

  1. Grrrr.
    Ceci ne s'adresse pas à toi, Guy, mais à ce qui, au delà de toi, s'exprime dans la société française.
    J'en ai marre d'entendre cette... frilosité autour des sentiments.
    Cette.. peur ? (regarde combien on nous dit que nous avons peur... mais dans ce registre, on ne nous dit pas que nous avons peur...) de s'exposer, en laissant parler notre.. désarroi ? nos sentiments ? notre tendresse ? notre incapacité à dominer la situation ?
    Le drame étant que maintenant hommes ET femmes doivent avoir peur de paraître niais en étant dupe. Que non seulement NOS DIRIGEANTS, les hommes au pouvoir, chargés de protéger le peuple doivent contrôler leurs sentiments, afin de montrer leur force, ne pas défaillir à nos yeux pour nous rassurer, (je tiens à cette vision realpolitik de la politique), mais que dans cette généralisation du pouvoir qui fait que chacun doit être son propre maître, nous devons tous contrôler nos sentiments... tendres, et à tout moment, par dessus le marché, pour ne pas défaillir à nos propres yeux.
    La plus grande crainte du Français : paraître, être.. niais ? "bête" ? (se souvenir de ce que ça veut dire, "bête", et toute la polysémie attaché à ce mot...)
    Etre "dupe de" ?
    Une société entière qui tremble dans ses bottes à l'idée qu'elle pourrait se tromper, et être dupe de.
    C'est consternant, et affligeant.
    Pour le pathos ?
    Serait-ce cette incroyable... intox ? qui me donne parfois l'impression d'avoir des sentiments émoussés ? diminués ?
    Marre, marre, marre...
    Fin de coup de gueule incohérent....
    Je ne crois pas pouvoir assister au film. Je pense qu'il doit être bien.
    Merci.

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