mardi 4 février 2014

Cher Régis Debray. Alexandre Franc.

Comme si ses essais ne suffisaient pas, le voilà mon cher Régis Debray, en BD !http://blog-de-guy.blogspot.fr/2012/10/jeunesse-du-sacre-regis-debray.html
Et c’est un régal ! De toutes façons trois phrases m’auraient suffi, alors une promenade du côté du Panthéon ou  de la Porte dorée, un tour de manège, un masque de chat, me comblent parmi des extraits bien choisis.
« Instruire, c’est selon l’étymologie, mettre en ordre, mettre debout, édifier ; la République est un édifice, dont l’instruction primaire est la base ; et l’enseignement de la philosophie dans le secondaire la clef de voûte[…] supprimez le projet spéculatif, rayez l’apprentissage des métiers l’abstraction désintéressée, et vous n’aurez plus en guise d’instruction publique que dressage et maternage, fabrique d’esclaves spécialisés pour les besoins de l’industrie  ou bien pépinière de vieux poupons crédules en manque de gourous et de nourrices. Tout sauf une école de citoyens. »
Le producteur d’images s’appelle comment  déjà? Il est beaucoup question de la France, sans caricature mais avec ferveur, au cours de cette correspondance dessinée, mais aussi de lave-linge et  
«  des jeunes qui sont forts en compagnie et les vieux en solitude. »
Le narrateur se cherche et apporte à la statue de papier du prisonnier de Camiri, une légèreté qui ne se confond surtout pas avec la facilité : fluide, habile, invitant à la réflexion.
« Nation » a la même étymologie que « naissance » et « patrie » va avec « père ».
Il y a des chaises longues, des bouteilles de vin, et les lettres du philosophe s’accordent bien à la ligne claire du jeune homme.

2 commentaires:

  1. Ouuuuuh. Ça donne envie.
    Quelle belle prose. Un régal.
    Merci, Guy.

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  2. Une petite réponse à Régis, par ton intermédiaire...
    Quand tu as 87 ans, que tu ne dors plus la nuit, que tu sens le corps flancher, tu crois que c'est facile de te réchauffer auprès d'une... abstraction (La République...), en te gaussant d'être un bon citoyen, ou ne serait-ce pas plutôt... la nourrice qui ferait mieux l'affaire ?....
    N'était-ce pas Voltaire qui réclamait sa maman à la fin ?...
    A chaque âge ses... possibilités. La République est peut-être un idéal qui sied mieux à une jeunesse "autonome"...Et tout le monde n'est pas Seneque.

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