mardi 21 janvier 2014

Ma mère était une très belle femme. Karlien De Villiers.


La vie quotidienne d’une famille blanche en Afrique du Sud des années 70 à 2000 racontée par une petite fille qui grandit.
Dans ces contrées nous nous étonnons qu’il y ait une vie avant et après des évènements  exceptionnels qui ont occulté l’existence de tous les jours.
Je me souviens de m’être étonné d’entendre des palestiniens s’exprimer sur d’autres sujets que l’injustice qui leur est faite ou de voir des Iraniennes affrontées à des problèmes de couple.
Ici les afrikaners ont des enfants qui sont des enfants qui aiment les glaces et détestent les rognons, pourtant cette autobiographie pudique nous emmène au cœur des drames. 
A énumérer quelques thématiques : les nounous noires, le poids de la religion, du racisme d’état, les blessures intimes et celles de l’apartheid, je ne rends pas compte entièrement de la complexité, de la subtilité du récit.
Sous des couleurs franches, une ligne claire, des rapports humains impitoyables :
 « S'il arrivait quelque chose à votre père, vous iriez à l'orphelinat. Ne comptez pas sur moi pour m'occuper de vous.
Je n'ai jamais voulu d'enfants. Ce n'est pas ma faute si votre mère est morte. »
Mais il n’y pas de règlement de compte, ces souvenirs intimes tiennent une distance rendant les péripéties intéressantes pour chaque lecteur, tout en étant assurés que cet album a été salutaire pour l’auteur qui attire notre sympathie.

1 commentaire:

  1. Je ne me cesse jamais de m'étonner de notre boulimie pour l'événement, Guy, ainsi que notre pique puérile de constater que nos vies ne pourront pas être une suite ininterrompu d'événements.
    Je viens de terminer "Femmes Amoureuses" de Lawrence, un prophète pour notre époque encore, avec des intuitions fulgurantes sur le passage d'un capitalisme paternaliste au capitalisme entrepreneurial. Et sous forme d'un très beau roman, qui pourrait demander mieux ? Maintenant je me lance dans Dostoievsky, "Diables", en traduction anglaise, bien entendu, sur un sujet tout aussi brûlant, la perte de la foi sous le marteau piqueur de l'hyperrationalisme...

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