samedi 16 novembre 2013

Une matière inflammable. Marc Weitzmann.


J’avais retenu ce livre parmi 500  proposés à la rentrée, parce qu’il mettait l’actualité politique en fond de création littéraire: essai de roman, fiction et frictions contemporaines .
Il est question de DSK  sans un détail crapoteux de plus dans une affaire qui n’en a pas manqué mais le scandale est replacé dans une durée qui apporte quelques éclairages intéressants. Dans la palette des rapports humains assez impitoyables en général, les relations amoureuses sont disséquées d’une façon originale.
Le narrateur Frank Schreiber essaye de se détacher de son milieu pour mieux le décrire, c’est mordant, habile, mais désenchanté à ce point, c’est épuisant.
«  …et si ce livre a quoi que ce soit de politique, selon moi, c’est dans l’analyse sous jacente des raisons de cet impasse en chacun de nous - dans l’analyse de nos conflits d’intérêt intimes… »
Il  décrit l’évolution de Patrick Zimmermann un économiste venu de l’OCI (trotsk’) :
 « Au prochain siècle le futur se déversera dans le présent à une vitesse inégalée »
Il passera par le PS jusqu’à devenir conseiller du directeur du FMI,
« tu te fais un ami là-bas en ce moment, tu te garantis deux ennemis. ».
L’arriviste finit seul. 
« Ce militant qui a truqué ses convictions et qui se lamente sur la fin de l’honnêteté, qui dénonce le mensonge – à force de s’être menti à lui-même… »
Le milieu juif parisien est décrit avec un détachement qui est la marque de fabrique de ces 365 pages sans empathie :
 « Tu ethnicises  la problématique du parvenu si chère au roman français, tu en fais le nœud  d’une hystérie masculine scindée entre la quête d’une virilité indépendante et la soumission au désir d’en être »

2 commentaires:

  1. J'ai relu deux fois la dernière phrase, et je ne la comprend toujours pas.
    Je dois perdre des neurones... C'est l'âge, probablement.
    Tiens, je viens d'écrire à un ami qui ne se porte pas bien en ce moment qu'un des l'enjeux principaux de notre civilisation en ce moment est de tuer le désir et l'ambition de ses mâles...
    Qui a jamais dit que le désir et l'ambition étaient confortables pour des gens qui voudraient bien vivre dans du coton du matin au soir, ou dans "it's a small, small world" ?

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    1. Rastignac, personnage de l’arriviste, créé par Balzac, n’était pas juif. Pour le reste j’ai vu une fois encore comme une allusion aux doubles faces, avec la distance entre le « dire » et le « faire » avec tous ceux qui veulent faire l’ange Et la bête. Merci de tes lectures attentives. Tes neurones sont plutôt vifs dans ta réponse privée à propos des hoak.

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