vendredi 25 octobre 2013

Terra incognita.net. Daniel Schneidermann.

J’attends chaque matin le billet de la tête de pont d’ « Arrêt sur image », l’ancien du « Monde » et de France 5, et présentement de « Libé », le lundi : c’est toujours juste.
Son  intransigeance dans son émission expulsée de la télé me lassait parfois mais dans le désert critique d’à présent, il est une ressource revigorante.
Son petit livre part d’un lac de montagne au bord duquel il se met à nu, s’appliquant à lui-même l’exigence dont il fait preuve sans faillir tout au long de ces années qui ont amoché pas mal de ses confrères.
Il nous montre sa blessure non refermée causée par son départ du quotidien qui fut de référence et justifie sa recherche dans les nouveaux médias. 
Il est si peu péremptoire qu’il a créé deux personnages qui dialoguent pour exposer ses dilemmes :
 « S’il s’agit de démolir la construction européenne, de menacer la paix des peuples, pour la simple  satisfaction égoïste de penser contre le vent, ce sera sans moi. Je crois aux certitudes. Je crois aux acquis. Je crois aux socles, sur lesquels on construit la paix, le progrès et les statues qui les célèbrent. »
Ses analyses sont amoindries par l’usage de paraboles un peu laborieuses où des dragons mange-preuves (les révisionnistes), les dragons insulteurs s’ébattent au dessus de la vallée des anciennes cathédrales.
Les réflexions doivent sans cesse se renouveler à propos de cet univers sans carte que constitue le web et la randonnée est plaisante.
Une réflexion plus explicite, plus ordonnée, plus académique, aurait-elle attiré mon regard ?
…………
Dans le canard de cette semaine qui titre : « pour Hollande, c’est la déroute du rom. »
Espionnage. Hollande à Obama : «  C’est pas bien mais toi au moins … tu m’écoutes. »


1 commentaire:

  1. "Démolir la construction européenne... menacer la paix des peuples pour la simple satisfaction de penser contre le vent", voilà ce qui m'a interrogée, et interpellée.
    Mais.. je ne crois pas aux certitudes. Je crois que ce qui peut être bon pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre. Je crois que l'inlassable leitmotif du "tout" menace... la diversité. Haro sur la taille unique. Je crois que trop d'union tue la diversité, et conduit à une uniformité qui glace l'âme, et laisse la jeunesse, et d'autres... dans un état d'anesthésie, un état sans désir. Pas pour tous, certes, mais pour beaucoup, à l'heure actuelle.
    Et je crois (sans que cela soit une certitude...) que la paix européenne (et nord américaine) est bâtie sur des guerres menées... ailleurs, au loin. Des guerres exportées, qui nous reviennent par les médias.
    Alors.. faut-il militer pour que la guerre disparaisse partout sur la planète ?
    A midi, j'ai écouté une cantate de Handel. Il était question de "everlasting peace". Et j'ai eu des boutons. Non, la guerre n'est pas bonne ; elle n'est pas jolie. Elle fait souffrir. Elle interrompt le commerce. Comble de l'injustice, elle fait même mourir des gens. Parfois beaucoup de gens. Mais.. "everlasting peace" ? Cela me fait penser que les légions de tableaux du paradis qu'on voit dans les musées nous montrent presque ? toujours des visages identiques, avec des sourires identiques, béats...de gens qui ne souffrent plus.
    "Everlasting peace" ?
    Je dis.. il y a un temps pour tout sur la terre.
    Daniel et moi, on peut se rejoindre sur le "se mettre nu au bord d'un lac" du moins..
    Sans spectateurs, moi....

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