samedi 26 octobre 2013

Ceux d’en haut. Hervé Hamon.



Je ne me suis pas fié au titre banalement accrocheur, ni au bandeau « une saison chez les décideurs »  qui est déjà mieux, mais à l’auteur que je lis depuis « Politique hebdo », en passant par ses enquêtes chez les profs ou ses écrits maritimes.
Comment a-t-il vieilli lui aussi ?
Il a la plume bienveillante et alerte, ses 270 pages se lisent agréablement en portant un regard sur des personnalités passionnantes même s’ils appartiennent à la classe dominante
Il ne surjoue pas le candide mais laisse les patrons s’exprimer en donnant quelques indications sur les circonstances de ses rendez-vous et secoue quelques certitudes, renseigne quelques ignorances.
Ces dirigeants ont suffisamment d’argent pour ne pas en faire le moteur de leur action et certains dénoncent avec force la financiarisation de l’économie, ils ont tous le goût de changer l’ordre des choses et bien peu usent de la langue de bois.
C’est le mérite d’Hervé Hamon qui a shunté les services de presse de Danone, de la Banque Postale, d’Europ assistance et a écouté Riboud, Schweitzer, Gallois, Notat … et d’autres moins connus apportant une diversité enrichissante pour sortir des généralités.
Complétés par des politiques : Rocard, pas triste bien sûr, Juppé et Destot, Delanoë.  
Le banquier Pigasse :
« J’ai pratiqué Merkel sur la question grecque, j’en suis ressorti effondré. Elle ne comprend pas, elle ne comprend rien […] Depuis vingt ou trente ans, les élites ont  totalement fui la fonction  politique et la fonction publique, il se produit une professionnalisation de la  vie politique, mais une professionnalisation au mauvais sens du terme : des petits mecs occupent des grands postes. Aucun leader européen n’a le niveau ni la hauteur de vues. Et les médias sont tels que la capacité à analyser, à recouper, à vérifier s’érode constamment-ce qui s’est encore aggravé par internet, par ce déluge d’opinion sur l’opinion. »
J’en suis.
Dans cet ouvrage consacré au pouvoir, Charles Claden, responsable d’un remorqueur de sauvetage, apporte son bon sens :
« Un commandant qui n'est pas vulnérable est un médiocre commandant. L'autoritarisme, n'est pas l'expression du pouvoir, c'en est tout l'inverse. Il ne s'agit pas de prendre le pouvoir, d'avoir le pouvoir sur l'équipage, il faut que la partie soit jouée tous ensemble »

1 commentaire:

  1. Très intéressant. Merci. Ça donne envie de le lire.
    Quiconque est prêt à ponctionner un peu.. nos certitudes sort du lot en ce moment.

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