samedi 28 septembre 2013

Le sermon sur la chute de Rome. Jérôme Ferrari.



«  Rome est tombée mais n’est- ce pas, en vérité, comme s’il ne s’était rien passé ? La course des astres n’est pas troublée, la nuit succède au jour qui succède à la nuit, à chaque instant, le présent surgit du néant, et retourne au néant, vous êtes là devant moi, et le monde marche encore vers sa fin mais il ne l’a pas encore atteinte, et nous ne savons pas quand il l’atteindra, car Dieu ne nous révèle pas tout »
Il est question de Saint Augustin, d’un retour au pays pour faire vivre un bar en Corse,  et de la fin de l’empire colonial français.
 « Le temps s’est allégé de l’espoir et il file imperceptible et vide, au rythme toujours plus rapide des enterrements qui rappellent Marcel au village… »
L’écriture riche varie ses rythmes et l’avancée dans les 200 pages se mérite.
Les paroles qui ont traversé les siècles s’accordent au temps de la mort ; des personnages grotesques s’agitent autour d’un comptoir dans des chapitres parallèles.
Cette juxtaposition est déstabilisante mais l’apocalypse finale fait se rejoindre le sacré et le profane.
 « Les fouilles étaient terminées, ils avaient regagné lentement leur monde respectifs et ils tendaient les mains l’un vers l’autre au dessus d’un abîme que rien ne pouvait combler. »
Les mots choisis de l’écrivain né en 68 ne peuvent nous consoler, ses récits sont  tous tragiques et on aime ça.

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