dimanche 9 juin 2013

"iTMOi" ("In the mind of Igor"). Akram Khan.



Igor dont il est question dans le titre d’une façon allusive, c’est Stravinski dont on fête le centenaire du  « Sacre du printemps ».
Dehors ou sur scène, les printemps ne font guère fleurettes, et dans  ce « sacre » il faut entendre «  sacrifice ».
Très différent  de « Gnossis » par le résident grenoblois, dont la grâce énergique nous avait touchés, cette  version du « printemps » nous a tout autant enthousiasmés par sa force où la violence alterne avec la douceur.
Le chorégraphe a tant de choses à montrer.
Les musiques les plus concrètes succèdent à des airs folkloriques voire à une citation furtive de Stravinski avec toujours les corps magnifiques qui imposent la pulsation.
Des photographies sur le net ne correspondent pas forcément à ce qui est présenté sur scène, preuves d’une recherche en marche.
Le dossier de la MC2 nous renseigne sur les personnages :
 « Kali, l’incarnation de la tradition, la déesse. Kali en sanskrit signifie celle qui est noire et dans l’hindouisme Kali est la déesse du temps qui représente à la fois la destruction et le changement. Ce personnage mythologique est souvent associé à l’amour matriarcal. La mariée, l’élue, l’agneau, la victime…les polarités du bien et du mal ou le yin-yang. »
Mais peu importe finalement qui est qui, nous sommes emportés dès le début  rien qu'avec un éclairage qui laisse deviner une forme humaine dans le brouillard aussi belle qu’une volute. Pourtant le coup de la fumée on nous l’a déjà fait, hé bien là, j’ai marché à fond comme  avec l’image de cet homme relié à des cordes qui battent en cadence, entravé à sa naissance, ou la lune du temps compté qui se balance. Les costumes  soulignent la beauté des gestes, avec des vestes qui font presque robes, ce sont des corolles quand elles sont longues et cerclées sans jamais apparaitre comme des accessoires. Même si nous sommes ravis par la beauté, nous ne sommes pas que tapés à l’œil : on aura beau se tordre les bras, gambader, on se rappelle que la mort ne porte pas de pâquerette derrière l’oreille, elle ne nous lâchera pas.

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