dimanche 12 mai 2013

Mémory.Vincent Delerm.



Dans la famille Delerm, je demande tout le monde.
Contemporain du père et complice de ses sensations, j’aime suivre le fils dans tous ses retours sur images trépidantes, parce que nous pouvons éprouver dans une journée bien des âges : parfois vieux comme un pré, à d’autres moments benêt comme un ado ; couturé tout le temps quand même.
Le cinéma est  très présent dans son spectacle d’une heure et quart avec la voix de Woody Allen en ouverture et le blanc visage de Buster Keaton pour conclure ; le Super 8  sur un drap et le choix d’une séance qui décevra forcément les pauvres phantasmes adolescents. Pour la comédie, il a été briefé par Macha Makeïef, alors avec quelques chansons légères d’une voix moins nasillarde, le spectacle est total, sans prétention.
Nous passons un moment agréable et émouvant : il ne recule pas devant la citation inévitable d’ « Avec le temps », puisqu’il est question du temps, en italien par Léo, « cheval fourbu ». 
Le compère Nicolas Marthureau qui joue de plusieurs instruments ajoute à la fantaisie.
Au rappel, une reprise sur l’air de « C’est magnifique » de toutes ces petites notations qui font la saveur de la vie : une bougie d’anniversaire qui se rallume, le poignet en éponge pour essuyer la sueur, les rideaux à franges en plastique…  La mélancolie, la nostalgie passent si bien avec l’humour, la légèreté, même si de toute façon « tout le monde s’en fout » puisque ce n’était que de la mode. « Je vais mourir demain matin »  est drôle.
Les cruels rires enregistrés sont bien vus quand la province est évoquée, mais n’insistent pas.
Il y a eu aussi la Rue des Rosiers.
Il est nécessaire d’avoir tous les codes : ainsi il faut savoir qu’il avait chanté aux Bouffes du nord avec Lhasa une chanteuse américano-mexicaine qui vient de mourir pour tout saisir du duo avec la bande son.
« C’est nous qui l’avons changé
En quelques heures
A l’œil nu c’est compliqué
De voir les sept erreurs
Le reste n’a pas tremblé
Dans cette affaire
Rien ne sera recensé
Sur l’échelle de Richter
Pas le mur, le couloir de l’entrée
Les fissures, le papier peint déchiré
Pas le bruit, le parquet de cinquième étage
Pas la nuit, les pieds nus sur le carrelage »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire